Condition animale dans les abattoirs, ce qui a changé (ou non)

 Il y a deux ans la vidéo de l’association L214 avait choqué le public. On y voyait des animaux martyrisés, frappés au sein de l’abattoir de Mauléon dans les Pyrénées. Le procès du directeur et de certains employés s’est ouvert à Pau ce lundi. Mardi le procureur a requis six mois de prison avec sursis à l’encontre de l’ex-directeur de la structure.

 Des animaux non étourdis, des ovins saignés d’une manière illégale, agneau écartelé, …. Les images étaient insoutenables et ont servi d’argumentaires à L214 dans le cadre du procès. Au printemps 2016 la violence des images -et les réactions massives- avaient incité le ministre de l’Agriculture, Stéphane le Foll, à présenter un plan d’action et d’inspection dans les abattoirs dans le cadre de la protection animale dans le pays. Cependant, dans la réalité les consommateurs sont soumis à la bonne volonté des marques en ce qui concerne les méthodes d’abattage.

 C’est ce que déplore Frédéric Freund de l’association OABA, Œuvre d’Assistance aux Bêtes d’Abattoirs, qui explique que « l’étiquetage du mode d’élevage et d’abattage est un serpent de mer. Il y a toujours eu une réticence de la part des professionnels, soutenus par le ministère de l’Agriculture expliquant que c’était très compliqué à mettre en œuvre »

 On aurait tendance à relier ces mauvaises pratiques à la grande distribution et aux chaines de production de masse de produits de mauvaises qualités. Et pourtant, l’association L214 affirmait le jeudi 13 septembre 2018 que « La viande des agneaux de lait des Pyrénées Axuria abattus à l’abattoir de Mauléon était encensée par de grandes tables parisiennes et des chefs étoilés (…) Quels que soient les modes d’élevage, quels que soient les labels, les méthodes de mise à mort sont exactement les mêmes et génératrices de souffrances intenses pour les animaux ».

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