700.000 jeunes victimes d’isolement social

Sans amis, éloignés de leur famille et sans fréquentations: une étude du Crédoc révélée ce vendredi montre que 700.000 jeunes, soit 6% des 15-30 ans, vivent dans une situation «d’isolement social» en 2017. Selon cette étude, qui s’intéresse aux réseaux de sociabilité -famille, amis, voisins, collègues ou camarades, et affinités-, ces jeunes n’ont aucune interaction avec l’un de ces réseaux.

18% des jeunes, soit plus de deux millions, sont vulnérables socialement et ne rencontrent physiquement et ne passent du temps avec d’autres personnes que très rarement.
Ils sont en outre 1,4 million, 12% des 15-30 ans, à être en situation «de vulnérabilité sociale», c’est-à-dire qu’ils ne passent régulièrement du temps qu’avec les membres d’un seul réseau. Le cercle familial, à 38%, et le cercle amical, 26%, sont les plus développés.

«Au total, 18% des jeunes, soit plus de deux millions, sont vulnérables socialement et ne rencontrent physiquement et ne passent du temps avec d’autres personnes que très rarement», indique cette étude annuelle sur la solitude.

Départ du domicile parental, célibat, éloignement, problèmes de santé, complexes physiques… «La solitude est multifactorielle et résulte souvent d’un enchaînement d’événements», analyse le Crédoc.

Sur l’ensemble de la tranche d’âge, les jeunes isolés ou socialement vulnérables ont plus souvent entre 25 et 30 ans et sont répartis de façon équilibrée entre les hommes et les femmes. Près de 61% d’entre eux déclarent avoir quitté le domicile parental, 47% ne sont pas dans une relation amoureuse, et ils sont en général moins diplômés que l’ensemble des 15-30 ans (13% sans diplôme contre 8% de l’ensemble).

Près de 61% d’entre eux déclarent avoir quitté le domicile parental, 47% ne sont pas dans une relation amoureuse, et ils sont en général moins diplômés que l’ensemble des 15-30 ans.

Selon l’enquête, les plus socialement vulnérables développent moins souvent des addictions: 36% déclarent ne jamais boire d’alcool et 85% ne jamais fumer de cannabis contre 23% et 79% de l’ensemble des 15-30 ans interrogés. «Ces consommations auraient ainsi une dimension sociale plutôt qu’un rôle de refuge face à la solitude», poursuit le Crédoc .

Ils sont en revanche plus accros aux écrans avec une exposition quotidienne de plus de quatre heures d’affilée, hors travail ou étude. Ainsi, internet représente «un moyen de sortir de l’isolement». Selon l’étude, plus de 16.700 requêtes explicites effectuées sur Google entre juin 2016 et juin 2017 étaient liées à la solitude des jeunes, par exemple «sos amitié», «site de rencontre amicale», «pas d’amis», «toute seule».

Enquête réalisée en ligne entre le 19 avril et le 9 mai auprès de 2.000 personnes âgées de 15 à 30 ans, résidant en France métropolitaine. 21 jeunes de 15 à 30 ans ont ensuite été interrogés par téléphone entre le 2 et le 29 juin.

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