Droit au logement : « Un toit c’est un droit ! »

Logo de l'association Droit au logement

 

« La première bataille, c’est de loger tout le monde dignement. Je ne veux plus, d’ici la fin de l’année, avoir des femmes et des hommes dans les rues », avait souhaité Emmanuel Macron dans un discours prononcé le 27 juillet 2017. Si depuis beaucoup a été fait, les associations regrettent que ce soit seulement en période hivernale. Le reste de l’année, le gouvernement se désengage, or la situation des sans-abris n’est pas plus reluisante.

Rendre possible l’hébergement en toute saison pour les sans-abris, c’est la mission que s’est assignée l’association Droit au Logement (DAL). C’est pourquoi, elle regrette que le gouvernement n’étende pas son plan d’hébergement d’urgence en été, une période pendant laquelle les sans-abris galèrent comme en hiver qui jouit du dispositif « Grand froid ». Pis, « L’État accélère l’expulsion de familles avec enfants durant l’été parce que c’est pendant les vacances scolaires. Leurs copains, les parents de leurs copains et les instituteurs ne sont pas là », a dénoncé Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole de l’association Droit au logement au micro de RTL mardi matin.

Les expulsions se multiplient en été

Fin juillet 2019, par exemple, 150 personnes ont été expulsées à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), où elles occupaient une usine désaffectée. Depuis leur expulsion, les familles ont installé un campement de fortune le long de la Mairie de St-Ouen, en attendant une aide. Ces sans-abris continueraient de galérer et leur santé de se dégrader. Face au drame, Droit au logement pointe du doigt « le cynisme de la Mairie de St-Ouen et de la préfecture, car ils bafouent les droits et les lois qui protègent les sans-logis : droit à l’hébergement jusqu’à un relogement, logement des demandeurs d’asile et des réfugiés statutaires, prioritaires DALO ».

En attendant des lendemains meilleurs pour les expulsés, l’association a lancé un appel à l’aide et à la solidarité visant à obtenir des tentes, des barnums, des matelas gonflables ou tapis de sol, des sacs de couchage, des palettes et autres matériels nécessaires. En ces périodes de canicule, l’association est déjà intervenue à Grenoble, Chambéry, Paris et à Bordeaux où des dizaines de personnes, dont des enfants ont été mises à la rue. Pour leur venir en aide, Droit au Logement organise des actions collectives qui ouvrent à la reconnaissance du droit au logement et au relogement. Mais elle n’offre pas de logements aux sans-abris.

L’association milite également pour l’accès à l’alimentation et à l’hygiène dans les places d’hébergement d’urgence car, pour elle, toute personne a droit à ces besoins primaires.

Vingt-neuf ans d’action en faveur des sans-abris

L’Association Droit Au Logement (DAL) a été créée en 1990, par des familles mal-logées ou sans-logis et des militants associatifs de quartier, dans le 20ème arrondissement de Paris, à la suite d’une expulsion fort médiatisée.  Le large soutien de la population, des partis politiques et des syndicats avaient contraint l’Etat à résoudre le problème autrement. Après quatre mois de campement et de manifestations, les familles avaient été heureusement relogées. Depuis, Droit au Logement a organisé une centaine d’autres actions collectives non violentes en faveur des sans-logis. Ce sont notamment les manifestations, les campements, les occupations de sites et les auto-réquisitions de logements vides.

Dans le cadre de ses activités, Droit au Logement a reçu le soutien de nombreuses personnalités (l’Abbé Pierre, Monseigneur Gaillot, le Professeur Schwartzenberg, le Professeur Jacquard…), d’artistes, d’intellectuels, ainsi que d’autres associations et ONG (Emmaüs, Médecins du Monde, la Ligue des Droits de l’Homme, les syndicats SUD…).

Les principaux objectifs du DAL sont :

– Unir et organiser les familles et les individus, mal-logés ou concernés par le problème du logement, pour la défense du droit à logement décent pour tous,

– Exiger l’arrêt des expulsions sans relogement,

– Exiger le relogement décent et adapté de toute famille et personne mal-logée ou sans-logis,

– Exiger l’application de la loi de réquisition sur les immeubles et logements vacants.

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