G7 : 34 multinationales s’engagent à lutter contre les inégalités

Emmanuel Faber, DG de Danone,lors de la COP 21 à Paris

 

Vendredi dernier, 34 multinationales, pesant plus de 1.000 milliards de dollars de chiffre d’affaires annuel, ont crée une coalition dont l’objectif est de renforcer les efforts déployés dans la lutte contre les inégalités. Mais les ONG doutent de la sincérité de cet engagement, dans ce monde où les intérêts passent avant tout.

Les multinationales la main sur le cœur

A la veille du sommet du G7 à Biarritz, 34 multinationales qui emploient plus de trois millions de personnes et réalisent un chiffre d’affaires de plus 1.000 milliards, ont pris l’engagement de s’investir davantage dans la redistribution équitable des richesses, donc dans la lutte contre les inégalités. A en croire ces entreprises, c’était une nécessité de prendre une telle décision : « Dans beaucoup des pays du G7, l’effritement des classes moyennes, qui sont la fondation de l’économie de marché, doit être une alerte car il est démontré qu’au-delà d’un certain seuil, les inégalités pèsent sur l’économie », indique Emmanuel Faber, le PDG de Danone, cité dans un communiqué jeudi soir. Sachant que les inégalités sociales sont le terreau du populisme (qui gagne d’ailleurs du terrain en Europe), les coalisés appellent à « une action collective et inclusive, de la part des gouvernements et des entreprises » pour changer la situation dès maintenant.

Une initiative financée par le G7 et les bailleurs de fonds privés

Pour atteindre leur objectif, les multinationales ont monté une initiative qu’ils ont baptisée « business for inclusive growth », présentée vendredi au chef d’Etat Emmanuel Macron. Etalé sur trois ans, et coordonné par l’organisation de coopération et de développement économique (OCDE), ce programme vise principalement à : développer les débouchés offerts aux populations défavorisées et sous-représentées au moyen de programmes de formation et de reconversion ; promouvoir la diversité au sein des conseils d’administration et des organes de direction des entreprises ; et lutter contre les inégalités dans les chaînes d’approvisionnement.

L’OCDE, qui pilote ce plan, a précisé qu’elle allait mettre en place un incubateur de projets public-privé, qui « permettra aux entreprises d’accéder aux dernières recherches sur l’action publique, afin de les aider à lancer et développer des projets, à réaliser des évaluations d’impact ». Cette structure sera financée par les pays du G7 et les bailleurs de fonds privés.

Assez tergiversé ! Il est venu le temps de l’action

Si l’initiative est louable, elle ne convainc pas encore les ONG qui veulent voir pour y croire. Le bureau français de l’ONG Oxfam a par exemple appelé lundi matin le président français à passer aux actes. « Assez tergiversé, nous ne pouvons pas tout le temps prendre pour excuse l’inaction de nos partenaires. Emmanuel Macron doit enfin traduire ses discours en actes et prendre des mesures fortes pour lutter contre les inégalités en France : dès la fin de cette année, il faut établir la transparence sur les écarts de salaires, mettre en place une nouvelle fiscalité sur la fortune des plus riches » recommande l’ONG. Sa directrice Cécile Duflot a aussi rappelé que « les écarts de salaires dans les grandes entreprises sont de plus en plus vertigineux ».

Les multinationales qui ont rejoint la plateforme

La coalition de multinationales est présidée par Emmanuel Faber, le PDG de Danone. Pour l’instant elle comprend : le groupe BPCE Accenture, Agropur, AXA, BASF, BNP Paribas, CareCentrix, Cogeco, Crédit Agricole, Danone, Edelman, Engie, GINgroup, Goldman Sachs, Henkel, Ingka Group, JPMorgan, Keurig Dr Pepper, Johnson&Johnson, Kering, Legal&General, L’Oréal, Mars, Renault, Ricoh, Schneider Electric, Sodexo, Suez, TIAA, Unilever, Veolia, Virgin et Ylva.

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