La semaine dernière des manifestants israéliens ont tenté d’incendier les locaux de l’UNRWA à Jérusalem-Est. L’agence onusienne a dû fermer partiellement et faire travailler ses équipes à domicile. Ces incidents font suite aux accusations de Tel Aviv sur une possible participation de douze employés de cette organisation aux attaques du 7 octobre 2023.
Jeudi 9 mai, des résidents israéliens ont tenté d’incendier les locaux de l’UNRWA à Jérusalem-Est. Heureusement, le feu n’a pas fait de victimes. Mais l’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens a quand même décidé de fermer temporairement son bureau pour des raisons de sécurité. Elle poursuit ses activités en mode Covid, avec les employés travaillant à domicile ou ailleurs.
Israël passe d’une rhétorique incendiaire à de véritables flammes
Selon le Commissaire général de l’UNRWA, Philippe Lazzarini, « ce genre de comportement a été encouragé par une rhétorique incendiaire » du gouvernement palestinien. Il regrette que les gens soient passés « d’une rhétorique incendiaire à de véritables flammes en l’espace de quelques jours ». Pour rappel, les incendies déclenchés jeudi 9 mai font suite à des manifestations devant le complexe de l’UNRWA à Jérusalem-Est.
Le gouvernement israélien veut détruire l’UNRWA à Gaza
Ces rassemblements violents ont un lien avec les accusations récentes de Tel Aviv contre l’UNRWA. En effet, le gouvernement d’extrême droite israélien accuse douze employés de l’organisation onusienne d’avoir participé ou contribué à l’attaque meurtrière du 7 octobre 2023. Cet assaut terroriste du Hamas, qui a coûté la vie à un millier de personnes (civils et soldats), a été l’élément déclencheur de la guerre de Tsahal à Gaza. Ce conflit a déjà fait plus de 35.000 morts dans l’enclave palestinienne, dont plus de 150 employés de l’UNRWA.
Deux millions de Gazaouïs dépendent de l’UNRWA
Suite aux accusations d’Israël, émises fin janvier, l’UNRWA avait annoncé se séparer des individus concernés. Dans le même temps, plusieurs pays avaient suspendu leur aide à l’agence humanitaire. De son côté, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres avait appelé les donateurs ayant suspendu leur financement à garantir au moins la poursuite des opérations, essentielles dans le petit territoire assiégé et surpeuplé. Deux millions de Gazaouïs dépendent de l’UNRWA pour leur survie au quotidien.
L’UNRWA au secours des Palestiniens depuis 75 ans
Mais qu’est-ce que l’UNRWA ? L’Agence des Nations Unies pour les Réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) a été créée en décembre 1949 par l’Assemblée générale de l’ONU après le premier conflit arabo-israélien de 1948. Elle a reçu pour mission de fournir une assistance humanitaire et une protection aux réfugiés palestiniens, dans l’attente d’une solution juste et durable à leur situation. L’organisation opère à Gaza, en Cisjordanie occupée, au Liban, en Jordanie et en Syrie.
La France n’a pas suspendu son financement à l’organisation
Ses principaux contributeurs sont les Etats Unis (344 millions de dollars), l’Allemagne (202 millions de dollars) et l’Union européenne (114 millions de dollars). La France arrive en 7e position avec 30 millions de dollars, derrière la Suède (61 millions de dollars), la Norvège (34 millions de dollars) et le Japon (30 millions de dollars). Contrairement aux autres donateurs, l’Hexagone n’a pas suspendu son aide. Paris juge les opérations de l’UNRWA essentielles au Proche-Orient. Près de 5,9 millions de réfugiés palestiniens comptent sur ses services pour survivre.