À trois mois de la rentrée universitaire, la Ville de Paris s’inquiète d’une pénurie de logements étudiants. Selon l’adjoint au logement de la mairie, Jacques Baudrier, des dizaines de milliers d’étudiants risquent de se retrouver dans les rues en septembre prochain. Une situation qui pourrait impacter négativement leurs études.
La Ville de Paris lance un cri d’alarme à trois mois de la rentrée universitaire. Elle appelle les autorités à mettre rapidement à disposition des logements pour éviter que des dizaines de milliers d’étudiants se retrouvent dans les rues en septembre prochain. « On se prépare à une rentrée dramatique », prévient Jacques Baudrier, adjoint au logement de la Mairie.
La pénurie de logements étudiants, un risque réel d’échecs
Selon l’élu communiste, le nombre de logements à louer est en forte baisse à Paris. Ce qui laisse présager des difficultés pour les étudiants et étudiantes qui vont se mettre à chercher un toit une fois leurs vœux sur Parcoursup connus. Faute d’offres dans la capitale, certains envisagent de s’installer dans les communes environnantes. Mais les temps de trajets pourraient s’allonger, de même que la fatigue, avec le risque d’abandonner les études.
Le nombre de logements étudiants a baissé de 50 % en un an
Pour Barbara Gomez, conseillère déléguée à la protection des locataires de la Ville de Paris, cet éloignement est un grand « risque d’échecs ». Malheureusement, la situation du marché des logements pour étudiants envoie de mauvais signaux. D’après une étude de la plateforme SeLoger.com, le nombre d’appartements à louer dans la capitale française a baissé de 50 % en un an, et de 73 % en trois ans. Ces dernières semaines, le nombre d’annonces a même chuté de 12 %. Ce qui confirme la dégradation de l’offre au fil du temps.
Seulement 350.000 appartements disponibles à la location à Paris
La crise de l’immobilier locatif à Paris s’explique par la perte d’environ 8.000 logements par an. Aujourd’hui, la ville n’offrirait plus que 350.000 appartements à la location, alors qu’il y en avait 600.000 il y a trente ans. Il faut ajouter à cela une hausse du nombre de résidences secondaires et de logements inoccupés (près d’un logement sur cinq à Paris est inoccupé). Il s’agit principalement de petites surfaces T1 et T2, qui correspondent aux étudiants.
La baisse des logements étudiants a un lien avec l’attractivité de Paris
La pénurie de résidences pour étudiants est due en outre à l’attractivité de la ville en raison du cadre de vie qu’elle offre. Conséquence : Paris détient la palme de tension locative la plus élevée avec en moyenne 156 étudiants se disputant une annonce immobilière. Relevons enfin que certains propriétaires trouvent plus avantageux de proposer leurs appartements en location saisonnière touristique, que de louer toute l’année à un étudiant.
La Ville appelle à taxer davantage les résidences secondaires pour libérer des logements
Paris fait son possible pour réduire cette crise du logement étudiant. Chaque année, elle en produit en moyenne 600 pour le compte du Crous. Soit près de 10 % de la production de logement social étudiant en France. Mais la Ville ne possède qu’un parc de 13.000 résidences pour répondre aux besoins des 300.000 jeunes. C’est largement insuffisant. Les autorités parisiennes proposent au gouvernement de multiplier par deux ou par trois la taxe sur les logements vacants et la taxe d’habitation sur les résidences secondaires pour libérer 100.000 logements.