Cet homme israélien de 69 ans refuse de céder au ressentiment et continue de vouloir aider les Palestiniens, même après que le Hamas ait enlevé ses proches.
« Il y a toujours un chemin », affirme Moshe, Israélien dont la foi pour la paix entre Gaza et l’État hébreux semble décidément inébranlable, malgré les vents contraires. À commencer par la tragédie qui l’a personnellement frappé dans ce conflit aux conséquences encore pas tout à fait établies.
Ce forgeron retraité a en effet été témoin, le 7 octobre 2023, jour symbolisant la resurgence de ce vieux conflit, de l’enlèvement de sa fille et de ses trois petits-enfants par le Hamas, dont l’incursion en territoire israélienne ce jour-là représente l’une des plus meurtrières de l’histoire.
S’en suivent cinquante et un jours d’angoisse absolue pour le grand-père avant leur libération. Un véritable calvaire. Le paradoxe de cette histoire, rapportée par Le Parisien, tient au fait que Moshe aidait les Palestiniens avant l’attaque.
En qualité de bénévole pour l’association « la Voie de la Guérison », il transportait régulièrement de jeunes patients gazaouis vers les hôpitaux israéliens.
Quand la haine semble plus forte que l’amour
« Je savais, à l’époque, que nous nous dirigions tout droit vers un drame« , confie Moshe aujourd’hui, le regard fixé sur cette place situé près du quartier général des Forces de défense israéliennes et qui symbolise désormais la souffrance de centaines de familles.
L’homme se souvient de ses trajets en voiture. Il était conscient de transporter bien plus que des patients : il véhiculait l’espoir d’une humanité partagée. Une humanité qui semble aujourd’hui avoir déserté les cœurs.
« Le 7 octobre, 3 000 terroristes sont entrés en Israël. Deux millions de personnes vivent dans la bande de Gaza. Est-ce que je dois en dire plus ? », rappelle-t-il en référence à l’escalade de la guerre depuis cette attaque du Hamas, prétexte à l’offensive de Tsahal, les formes armées israéliennes.
Ces dernières auraient en effet fait des dizaines de milliers de morts à Gaza en 600 jours selon de multiples sources concordantes. Les tentatives de trêves successives se soldant par des échecs.
Le pari de la réconciliation
Dans ce chaos meurtrier, Moshe refuse les amalgames, conscient de la complexité du conflit.
Pour lui, les enfants israéliens comme palestiniens deviennent ennemis simplement parce qu’ils ne se connaissent pas. Mais il garde espoir en une réconciliation entre les deux peuples, comptant notamment sur « les gouvernements étrangers ».
« Pour que deux camps s’entendent, il suffit parfois qu’un seul se montre plus intelligent« , philosophe cet homme qui rêve de reprendre ses activités humanitaires. Son ambition ultime ? « Que les hôpitaux palestiniens deviennent assez performants pour que les habitants n’aient plus besoin de venir se soigner ici« .