L’essayiste et philosophe Alain Finkielkraut a décidé de ne pas porter plainte contre les manifestants qui l’ont agressé dans le quartier Montparnasse à Paris, ce samedi, dans le cadre de l’Acte 14 des Gilets Jaunes. Mais le parquet de Paris a annoncé avoir ouvert une enquête.
« La France elle est à nous, retourne à Tel Aviv»
Samedi, lors de la manifestation de l’acte 14 des Gilets Jaunes, Alain Finkielkraut a essuyé une salve d’injures et de propos particulièrement durs. Les assaillants criaient « Barre-toi, sale sioniste de merde », « grosse merde sioniste », « La France elle est à nous », «retourne à Tel Aviv», « Tu es un haineux et tu vas mourir, tu vas aller en enfer ».
Dimanche, dans une interview accordée à Alain Finkielkraut, le Parisien a voulu savoir si le philosophe comptait déposer une plainte contre ses agresseurs. La victime répond : « Ça pourrait en valoir la peine, mais ce ne sera sans doute pas la dernière fois que cela m’arrivera. Il ne faut pas trop en faire non plus, j’ai l’impression que beaucoup de gens ont été plus traumatisés que moi et que les images leur ont fait plus peur qu’à moi. ».
Personne ne se plaint vraiment de son sort
Si Alain Finkielkraut lui-même dédramatise la situation plusieurs figures politiques ont, quant à elles, relativiser l’attaque verbale. Ces personnalités politiques ne comprennent pas pourquoi on en fait tout un tas dans les médias pour une simple agression verbale sur un académicien qui serait lui-même antimusulman. Pour eux, il n’y a rien d’antisémites dans les propos tenus contre philosophe. Ainsi, Thomas Guénolé, politologue de la France Insoumise tweet que : «Cela fait des années qu’Alain Finkielkraut répand la haine en France» donc personne ne va le plaindre.
Pour sa part, Jean-Pierre Mignard, ami proche de François Hollande, fait cet autre tweet : « Alain Finkelkraut se fait huer lors de sa présence le long du cortège GJ. On s’émeut sur les plateaux. Bon d’accord mais il n’a pas été, et heureusement frappé. Ce qui aurait tout changé. Là il doit être content. Il le cherchait. On l’avait oublié. C’est réparé. ». Jean-Pierre Mignard s’excusera ensuite d’avoir été mal compris.
Le parquet de Paris ouvre une enquête
Du côté du parquet de Paris, une enquête a été ouverte contre les agresseurs, ce dimanche, «Parce que la France ne leur appartient pas, qu’elle n’est pas cette haine » a indiqué le Ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner. Il ajoute que le principal suspect a déjà été identifié par les services de police. Ce suspect serait connu des renseignements généraux pour avoir flirté avec la mouvance islamiste en 2014.