Des dizaines de victimes d’agressions sexuelles dans les métros se mobilisent sur Twitter sous le hashtag #BalanceTonMétro, une allusion évidente au mot-clén #BallanceTonPorc. Ces femmes se sont rassemblées ce mercredi devant le siège de la RATP, dont le silence deviendrait insupportable.
Les 280 signes de Twitter ne suffisent pas à raconter toutes les souffrances vécues
Des dizaines de femmes ont mené une campagne de communication ce mercredi sur les réseaux sociaux contre les agressions sexuelles dont elles sont victimes dans les transports en commun. Elles ont ainsi crée le hashtag #BalanceTonMétro, qui rappelle un autre mot-clé #BalanceTonPorc. Sur Twitter, l’une de ces internautes témoignent ainsi des nombreux calvaires qu’elle a vaincus aves des détraqués sexuels : « Il n’y a pas assez de caractères pour raconter tout ce qu’il m’est arrivé dans le métro : frotteur dans la ligne 7, exhibitionniste dans la ligne 4, frotteur dans le B, course-poursuite à Gare du Nord, drague lourde, insultes intimidations », a-t-elle tweeté.
« C’est une action qu’on a organisée sur un coup de tête »
Certaines victimes ne se sont pas contentées de témoignages sur internet. Elles ont choisi une action plus forte et plus parlante. Elles se sont ainsi rassemblées devant le siège de la RATP pour protester contre leur sort et sensibiliser l’opinion. Ces militantes appartiennent pour la plus part aux collectifs « Nous Toutes » et « Les Effrontées ». Lors de leur manifestation ce mercredi, elles ont renommé des stations de métro célèbres. La station Père Lachaise est ainsi devenue « Pervers Lachaise », une façon ironique de dénoncer la multiplicité des agressions sexuelles dans cette gare. Anaïs Leleux, militante du collectif « Nous Toutes » confie sur BFM Paris : « C’est une action qu’on a organisée sur un coup de tête. On l’a mise en place hier soir. L’idée n’était pas de sensibiliser les usagers. Eux, nous pensons qu’ils ont compris. Nous sommes un an et demi après « Me too ». On voulait interpeller la RATP et qu’ils passent enfin à l’action. ». La jeune femme a aussi raconté qu’elle a encore été victime d’une agression le dimanche soir à la station place d’Italie, sans que personne ne soit intervenue : « Cela a duré une vingtaine de minutes et je n’ai croisé aucun agent [de la RATP] sur ma route ».
La RATP a pris des dispositions pour lutter contre les agressions sexuelles
Interpellée par les militantes féministes devant son siège, la RATP a écrit sur Twitter que « La RATP et IDF mobilites sont fortement engagés pour garantir la sécurité des voyageurs et condamnent fermement les actes de harcèlement qui peuvent se produire dans les transports publics ». Elle précise en outre que 5000 bornes d’appel sont installées dans les gares et stations à l’endroit des voyageurs. Enfin, la RATP indique qu’une ligne de téléphone d’alerte a été ouverte au 31 17.