L’Assemblé nationale adopte le projet de loi contre les violences sexuelles

Toute la semaine, les députés d’horizons différents se sont escrimés sur le projet de loi contre les violences sexuelles, de Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat chargée de l’égalité entre les hommes et les femmes. Depuis l’affaire Weinstein, ce réalisateur américain accusé d’agressions sexuelles à l’encontre de plusieurs actrices, les femmes sortent du silence et osent dénoncer. 

Après des débats houleux, le projet de loi contre les violences sexuelles a finalement été adopté dans la nuit de mercredi 16 à jeudi 17 mai dernier. Le texte, qui doit maintenant être débattu au Sénat, a été approuvé par 115 voix contre 29 et 25 abstentions.

Que dit ce projet ?

Le texte de loi inscrit la création d’une contravention « d’outrage sexiste » pour des faits de harcèlement dans l’espace public, passibles d’une amende immédiate de 90 euros. A cela peut s’ajouter un stage de civisme, censé inculquer le respect qu’il manquerait aux hommes… Cette nouvelle infraction vise à sanctionner en flagrant délit des comportements et des propos sexistes comme des gestes déplacés, des commentaires sur le physique, des sifflements, des regards insistants ou obscènes, ou encore le fait de suivre volontairement à distance une personne.

« C’est une nouveauté mondiale, qui fera partie des tâches des policiers du quotidien. En Belgique, cela ne marche pas parce qu’il faut aller déposer plainte », a défendu Mme Schiappa, rappelant que « huit femmes sur dix ont peur de sortir toute seule le soir dans la rue ».

De vives réactions dans l’opposition

Danièle Obono, partisane de la France insoumise voit en ce texte une « déqualification du délit de harcèlement sexuel », affirmation contestée par Mme Schiappa, pour qui « le harcèlement sexuel suppose une répétition des faits ».

A l’extrême droite, Emmanuelle Ménard (Hérault) a regretté « une chasse à l’homme » qui selon elle, interdit « une certaine gauloiserie qui n’a rien de comparable à un harcèlement ».

Pour le démocrate Erwann Balanant (Finistère Quimperlé-Concarneau), « évidemment il n’y aura pas un policier derrière chaque femme comme il n’y a pas un policier derrière chaque panneau stop. Mais cela permet de définir un interdit et de faire de la pédagogie autour ».

 

 

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