Olivier Falorni, député de La Rochelle, a indiqué lors d’une conférence de presse ce vendredi qu’il allait déposer ce jour même, une proposition de loi pour « instituer la hiérarchisation de la parole portée par la famille ». Car, selon lui, la tragédie humaine de Vincent Lambert révèle « les nombreuses failles de la loi Claeys-Léonetti ».
Qui écouter, les parents ou la conjointe ? Olivier Falorni tranche
Olivier Falorni, député de La Rochelle et de l’île de Ré a annoncé ce vendredi qu’il allait déposer à l’Assemblée nationale un texte pour « instituer la hiérarchisation de la parole portée par la famille ». Il assure que la tragédie humaine de Vincent Lambert révèle « les nombreuses failles de la loi Claeys-Léonetti ». « Je trouve obscène de voir la tragédie d’un homme transformée en une sorte de match de football où l’on célébrerait je ne sais quelle remontada », a-t-il déclaré pour dénoncer les propos de l’un des avocats de la famille de Vincent Lambert, lorsqu’ils ont obtenu le maintien des traitements pour six mois supplémentaires.
Celui qui refuse désormais de parler de « l’affaire Vincent Lambert », mais de « l’enfer Vincent Lambert » s’indigne de la cacophonie constatée au niveau de la famille du patient. En effet, l’on a d’un côté les parents de Vincent Lambert qui estiment que leur fils est toujours conscient et qu’il faut continuer les traitements, et de l’autre, la femme de Vincent Lambert, Rachel, et son neveu François, qui veulent le « laisser partir » dans la dignité. Selon eux, Vincent Lambert n’aurait pas voulu qu’on le maintienne en vie dans ces conditions.
« On ne choisit pas ses parents mais on choisit son conjoint »
Face à une telle situation, Olivier Falorni souhaite le vote d’une loi qui instituera « la hiérarchisation de la parole portée par la famille et les proches concernés par une décision d’arrêt des traitements d’une personne, susceptible d’entraîner le décès ». Le député de La Rochelle et de l’île de Ré préconise que, lorsque la personne n’est plus en capacité d’exprimer sa volonté et qu’il n’y a pas de directive anticipée, l’époux, le partenaire de Pacs ou le concubin soit prioritaire sur la parole portée par les enfants ou les parents. S’il n’y a pas d’époux, de partenaire de Pacs ou de concubin que la décision revienne aux enfants majeurs de la personne, puis à ses parents, puis à ses frères et sœurs majeurs. Olivier Falorni justifie cette hiérarchisation par l’adage qui dit qu’ « On ne choisit pas ses parents mais on choisit son conjoint ».
Le député précise toutefois que cette hiérarchisation doit s’appliquer uniquement «après que les médecins, collégialement, ont déterminé un arrêt des soins déraisonnables qui prolongent la vie de façon artificielle. Et seulement si aucune directive anticipée concernant le choix de sa fin de vie n’a été prise. Tout cela pour conserver la liberté de choix du patient qui ne peut pas s’exprimer ».