Le parti à la rose par crainte des empoignes, n’organisera pas de primaires entre ses prétendants à la présidentielle. Pas sûr que cela fasse évoluer les choses dans le bon sens.
C’est définitivement acté. Il n’y aura pas de primaires au Parti socialiste dans le cadre du scrutin présidentiel. En lieu et place de cette consultation, le parti réuni en congrès samedi 18 septembre, a décidé de la mise en place d’un cadre d’échange entre les militants et chaque candidat, à la suite duquel un vote aura lieu le 14 octobre pour désigner l’heureux élu. Le PS s’assure ainsi de passer l’étape de la désignation de son porte-étendard sans foire d’empoigne et autres petits meurtres entre « amis », souvent caractéristique des primaires dans les formations politiques en France, et ailleurs.
Reste que cette position notamment défendue par le premier secrétaire du parti Olivier Faure et la candidate déclarée Anne Hidalgo pourrait s’avérer à terme préjudiciable au PS.
Voie royale pour Hidalgo
D’abord parce que vu de l’extérieur, le choix de faire l’impasse sur les primaires passe comme une décision sur mesure pour Anne Hidalgo. Et cette stratégie, Olivier Faure qui milite pour l’édile de Paris l’a confirmée en des termes à peine voilés samedi face à la presse. Le premier responsable du PS fraîchement réélu a notamment indiqué que les nouvelles modalités de désignation mettaient fin à tout suspense quant au nom de la personnalité appelée à porter les couleurs du parti de gauche sur les bulletins de vote en avril. Pour justifier ses propos, il ajoute que la maire de la capitale qui s’est déclarée candidate sans attendre son parti bénéficie du soutien de la quasi-totalité des élus.
Des bruits sourds
Cela est peut-être vrai, Anne Hidalgo obtiendra sauf énorme surprise, les parrainages nécessaires à son investiture. Mais la position d’Olivier Faure ne témoigne pas moins d’un déficit de culture démocratique au sein du PS. Ce grief est plusieurs fois revenu dans les discours de nombre de responsables du parti ces dernières semaines. L’ancien ministre de François Hollande, Stéphane Le Foll, seul adversaire désigné de la mairie de Paris pour l’instant, s’en est indigné dans les colonnes du dernier numéro du Journal du dimanche (JDD).
Dans ces conditions, le PS qui se rêve en locomotive de la gauche à cette échéance présidentielle, sera-t-il assez crédible pour rallier les autres formations politiques de ce courant et ainsi se donner une chance face au duel annoncé Macron-Le Pen ?