Le candidat du Nouveau parti anticapitaliste galère à réunir les 500 parrainages essentiels à tout prétendant à la magistrature suprême en France. Une situation due sans doute à la frilosité des élus à accorder leur signature.
Il espérait que la manœuvre serait moins périlleuse que les fois précédentes. Mais il n’est pas loin de déchanter à l’épreuve des faits. Candidat investi depuis juin par son regroupement, le Nouveau parti anticapitaliste (NPA), et déjà en précampagne pour la présidentielle, Philippe Poutou n’est pourtant pas certain de participer au scrutin d’avril prochain. En cause, la course aux parrainages dans laquelle il se trouve bien largué pour l’instant.
La loi électorale oblige en effet tout aspirant à la magistrature suprême en France d’obtenir 500 parrainages d’élus issus de 30 différents départements du pays, six semaines avant la date du scrutin. Il peut s’agir à la fois de maires, de conseillers municipaux, régionaux, départementaux ou encore de députés à l’Assemblée nationale.
La galère
Alors que ce passage obligé avant toute conquête élyséenne peut sembler être une formalité pour les candidats disposant grâce à leur parti, d’un socle considérable d’élus, la réalité est bien différente pour les prétendants modestes à l’image de Philippe Poutou avec son NPA. Au micro de France Inter ce mardi, l’ancien employé de Ford a ainsi exprimé tout son désarroi face à cette mission extrêmement délicate pour lui et les siens. Il ne dispose en effet que de 168 promesses de parrainages actuellement. C’est dire que rien ne lui est encore garanti à ce stade.
Une situation incompréhensible selon le candidat qui pariait sur son statut de multi-candidat à la présidentielle pour séduire les signataires. C’est en effet la troisième participation du conseiller municipal de Bordeaux à l’élection suprême après les épisodes de 2012 et de 2017. Mais il faut croire que cela n’émeut guère les élus plus réticents que jamais cette fois à parrainer des candidats.
Réticence accrue
C’est ce qu’indique un reportage de BFMTV sur la question ce mardi. Les maires interrogés se montrent notamment moins promptes à donner leur signature au premier venu. D’abord par souci de ne compter que pour cela aux yeux des candidats dont les programmes ne prennent pas souvent en compte les petites agglomérations ; mais également en raison d’une nouvelle donne révélant au grand jour depuis 2017, les parrains de chaque candidat. Voir un élu miser sur le mauvais cheval peut de fait être mal perçu par ses mandants.
Moins de la moitié des élus avaient effectivement parrainé un candidat au précédent scrutin. Qu’en sera-t-il de la présente édition ?