Aux Etats Unis, le géant pharmaceutique Abbott a été condamné samedi par un jury du Missouri à payer une amende de 495 millions de dollars pour des dommages irréversibles sur une fillette. L’une de ses préparations pour nourrissons prématurés aurait causé une grave maladie intestinale chez l’enfant. Le groupe conteste ce verdict.
Lourde amende pour Abbott. Samedi 27 juillet, un jury du Missouri (Etats-Unis) a condamné le laboratoire pharmaceutique à payer 495 millions de dollars pour le décès d’une fillette ayant bu un de ses laits pour bébés prématurés. La préparation aurait causé une grave maladie intestinale chez l’enfant. Dans le détail, le groupe doit verser 95 millions de dollars au titre de dommages compensatoires et 400 millions de dollars d’amende.
L’action contre Abbott intentée par la mère de la fillette
Abbott était poursuivi par la mère de la fillette, Margo Gill. Cette femme de l’Illinois accuse l’entreprise d’avoir omis d’indiquer que sa formule à partir de lait de vache pouvait provoquer cette grave infection chez les prématurés, en l’occurrence une nécrose de l’intestin. Elle a déclaré que sa petite fille avait développé cette maladie en 2021 après avoir été nourrie avec une préparation de la marque Similac d’Abbott. La petite, appelée Robynn, était encore en soins intensifs néonatals au moment des faits.
Les parents ont le droit de savoir les problèmes liés aux produits pour bébés
Alors que le taux de mortalité lié à la nécrose de l’intestin chez les prématurés peut aller jusqu’à 50%, l’enfant a survécu. Toutefois, elle souffre de séquelles irréversibles. Commentant le verdict, Jack Garvey, l’avocat de Margo Gill, a affirmé que « les entreprises doivent être honnêtes au sujet de leurs produits, de leurs qualités et de leurs défauts ». Il a ajouté que les parents ont le droit de savoir quels sont les problèmes liés à une préparation pour nourrissons prématurés, lorsqu’il existe un risque lié à son utilisation.
Abbott pense qu’il n’y a aucune preuve scientifique
De son côté, Abbott se dit « en profond désaccord avec ce verdict ». Le groupe continue « de croire que l’état de Robynn est une tragédie dont personne n’est responsable ». Il relève également qu’« il n’existe aucune preuve scientifique démontrant que [ses] produits pour nourrissons prématurés causent ou contribuent à provoquer l’entérocolite nécrosante ». Par ailleurs, le géant pharmaceutique américain, assure que « les formules et fortifiants spécialisés, comme celui utilisé dans cette affaire, font partie de la norme de soins de la communauté médicale ».
Une centaine d’autres plaintes en cours contre Abbott à travers les Etats Unis
Précisant qu’il s’agit, avec le lait maternel, des « seules options disponibles pour nourrir les nourrissons prématurés », Abbott ne compte pas les retirer du marché. Mais cette affaire devant un tribunal du Missouri n’est pas la seule procédure à laquelle la société devra faire face. On compte une centaine d’autres plaintes à travers les Etats Unis pour le même motif. Le concurrent britannique Reckitt Benckiser lui aussi est confronté à des déboires judiciaires. Il doit notamment verser 60 millions de dollars à une mère dont le bébé prématuré est mort après avoir bu un de ses laits.