Des associations de défense des LGBTQ+ s’élèvent contre la décision du nouveau président américain de supprimer l’aide médicale fédérale aux jeunes de cette communauté.
Face aux menaces sur les droits des personnes membres de la minorité sexuelle et de genre aux États-Unis, la résistance s’organise. Les organisations de défense Lambda Legal et l’ACLU ont ainsi le tribunal fédéral de Baltimore, la semaine dernière, dans le cadre d’une plainte visant une initiative présidentielle.
Il s’agit en l’occurrence d’un décret récemment signé par Donald Trump, le nouveau locataire de la Maison Blanche, dans le but de mettre un terme aux soins de transition de genre pour les moins de 19 ans. Cela participe d’interventions médicales destinées à aider les personnes transgenres à aligner leur apparence physique avec leur identité de genre.
Les interventions comprennent les bloqueurs de puberté, l’hormonothérapie – traitement par hormones (testostérone ou œstrogènes) pour développer certaines caractéristiques physiques –, le suivi psychologique entre autres.
Autant dire tout un mécanisme d’accompagnement que Trump a décidé d’interrompre en coupant notamment leurs financements par l’État fédéral.
Une véritable onde de choc
« La politique des États-Unis est de ne pas financer, parrainer, promouvoir, assister ou soutenir la soi-disant ‘transition’ d’un enfant d’un sexe à l’autre, et nous appliquerons rigoureusement toutes les lois qui interdisent ou limitent ces procédures destructrices et qui altèrent la vie« , peut-on lire dans le décret présidentiel.
Une offensive de plus de la part de Trump destinée à détricoter toutes les mesures progressistes décidées par son prédécesseur démocrate Joe Biden. La plainte déposée qualifie le décret d' »illégal et inconstitutionnel », arguant que le président outrepasse ses prérogatives en s’arrogeant le pouvoir de contrôler des fonds déjà autorisés par le Congrès.
Cette contestation juridique intervient alors que, selon le Washington Post, plusieurs établissements médicaux concernés ont commencé à suspendre leurs services par crainte des représailles de la part de l’État. De quoi créer une onde de choc au sein de la communauté transgenre et médicale.
Des conséquences potentiellement dévastatrices
Cette situation suscite une profonde inquiétude chez les professionnels de santé et les familles concernées. Lesquelles considèrent ces soins comme potentiellement vitaux pour de nombreux jeunes en questionnement sur leur identité de genre. Celles-ci soulignent par ailleurs leur rôle crucial dans la prévention de la dépression et du suicide chez les adolescents transgenres.
Mais pour les détracteurs de ces soins, dont Donald Trump, il s’agit de « mutilation chimique et chirurgicale » et de procédures « destructrices » qui altèrent la vie de façon irréversible. La controverse révèle la profonde polarisation des opinions en cours dans une Amérique plus que jamais engagée dans une guerre culturelle.
Une guerre pour laquelle le courant conservateur peut compter sur l’appui du nouveau chef de l’État et d’autres personnages de premier plan, dont le milliardaire Elon Musk.