Afrique : un vaccin à 3 dollars contre le paludisme

Un accord sans précédent a été signé afin de faire baisser le prix du nouveau vaccin contre le paludisme, fabriqué par le Serum Institute of India. Cela permettra d’en élargir l’accès à des millions d’enfants, surtout sur le continent africain, où cette infection demeure un véritable fléau.

Selon Reuters, l’Alliance du Vaccin Gavi et l’Unicef ont signé un accord visant à faire baisser sensiblement le prix du vaccin R21/Matrix-M contre le paludisme. Mis au point par l’Université d’Oxford, ce vaccin est considéré comme le plus performant à ce jour.

Son déploiement à grande échelle, entamé fin 2023, repose sur une immunité anti-CSP durable, un schéma saisonnier et des rappels annuels destinés à maintenir un haut niveau de protection. Toutefois, avec un coût d’environ 4 dollars par dose, la vaccination complète – nécessitant quatre injections – restait difficilement accessible pour nombre de familles.

Grâce aux capacités de négociation de Gavi et de l’Unicef, le prix unitaire passe désormais à 2,99 dollars, soit une baisse de 25%. Une économie bienvenue, alors que Gavi n’a pas atteint son objectif de collecte de fonds cette année, affichant un déficit d’environ trois milliards de dollars.

Toujours selon Reuters, les principaux bailleurs, notamment américains, semblent avoir réorienté leurs priorités depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche.

Un véritable coup d’accélérateur financier

« À ce moment critique de déclin sans précédent du financement de l’aide internationale, l’Unicef est déterminé à poursuivre son travail proactif aux côtés de ses partenaires », souligne d’ailleurs Leila Pakkala, directrice de la division approvisionnement d’Unicef, citée par l’agence de presse internationale.

Cette baisse de prix permettra la distribution de 30 millions de doses supplémentaires, étape essentielle pour atteindre l’objectif ambitieux fixé par Gavi de vacciner 50 millions d’enfants d’ici 2030.

La nouvelle tarification devrait considérablement renforcer les programmes de vaccination de routine dans 24 pays africains, allant du Cameroun au Nigeria, sans oublier le Kenya ou encore le Ghana.

Un vaccin vital pour l’Afrique subsaharienne

Cette couverture élargie devrait ainsi offrir un avenir plus sûr à des millions d’enfants africains, les protégeant contre une maladie qui demeure l’une des premières causes de mortalité infantile sur le continent.

En effet, d’après les données de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 95% des décès mondiaux dus au paludisme surviennent sur le continent africain, touchant principalement les enfants de moins de cinq ans.

Au-delà de son lourd tribut humain, la maladie entraîne un absentéisme massif dans les écoles et sur les lieux de travail, réduit drastiquement la productivité de la main-d’œuvre et fait exploser les coûts des soins de santé. Les coûts de traitement oscillent entre 4 et 7 dollars pour les cas simples, mais peuvent dépasser 70 dollars pour les formes graves nécessitant une hospitalisation.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.