Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées samedi à Paris pour réclamer la fin des violences de l’armée birmane à l’encontre des musulmans rohingyas et l’intervention de la communauté internationale pour protéger cette minorité, a constaté un photographe de l’AFP.
Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées samedi à Paris pour réclamer la fin des violences de l’armée birmane à l’encontre des musulmans rohingyas et l’intervention de la communauté internationale pour protéger cette minorité, a constaté un photographe de l’AFP.
Brandissant affiches et banderoles « Stop killing muslims in Burma » (Arrêtez de tuer les musulmans en Birmanie), entre « 600 et 700 » personnes – selon les organisateurs – se sont retrouvées sur l’esplanade du Trocadéro à l’appel de l’association Info Birmanie et du collectif HAMEB (Halte Au Massacre En Birmanie).
Les pancartes des manifestants, parmi lesquels de nombreux membres de la diaspora Rohingya, enjoignaient l’ex-dissidente et prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi, aujourd’hui dirigeante du pays, de sortir de son silence ou la rebaptisaient « Prix Nobel du massacre et de la haine ».
L’ONU a récemment dénoncé une « épuration ethnique » menée par la Birmanie, dont l’armée mène une vaste opération de représailles ayant fait fuir en masse plus de 400.000 civils au Bangladesh, après des attaques de rebelles rohingyas le 25 août. Une « déclaration » insuffisante, a estimé Nina Walch, chargée de campagne chez Amnesty international France, qui s’est associée à la manifestation.
« Il faut adopter une résolution forte qui condamne les violences, qui demande l’accès des observateurs et pose la question des livraisons d’armes à la Birmanie », a-t-elle déclaré à l’AFP par téléphone, alors que l’Assemblée générale des Nations unies débute la semaine prochaine.
Quant à Aung San Suu Kyi, qui a annulé sa venue à cette Assemblée générale, « nous sommes très déçus par son silence et son déni », a souligné Nina Walch. « Même si nous savons tous que sa marge de manoeuvre est limitée, parce que c’est l’armée qui a le pouvoir dans le pays, elle a une forte responsabilité, un devoir moral et politique de se prononcer, de condamner ce qu’il se passe ».
Au pouvoir depuis avril 2016 après les premières élections libres depuis plus de 20 ans, Aung San Suu Kyi a promis de sortir de son silence mardi prochain lors d’un grand discours.