Depuis des jours, devant cet hôtel de luxe des quartiers chics de Paris à deux pas de la place Vendôme et de l’Opéra Garnier, un étrange rassemblement semble surprendre voire déranger les fortunés locataires du Park Hyatt Vendôme. Peu médiatisé, la lutte des employés et des sous-traitants a déjà eu raison des nerfs de l’administration du bâtiment qui a envoyé des vigiles attaqués le piquet en pleine, assommant deux grévistes qui ont du être transférés aux urgences.
La grève tient depuis le 25 septembre à l’appel de la CGT. Les salariés veulent obtenir l’embauche directe par l’hôtel des salariés de STN (femmes et valets de chambre, gouvernantes en sous-traitance) et des augmentations de salaire pour les employés de l’hôtel. La direction ne leur offre rien d’autre que leur silence et leurs nervis. L’une des femmes grévistes confie : « Au moins, qu’ils s’assoient pour discuter. Après, nous les grévistes, on décidera [] Là, on se dit que c’est du mépris ».
Une réunion devait se tenir le 10 octobre mais la direction l’a annulé. Le 12 la police est intervenu violemment pour briser le piquet de grève à coups de gazeuse et de coups de boucliers.
De son côté, la direction s’enferme dans une habitude de replis et de refus des négociations, sous prétexte du bruit fait par le piquet de grève. « Aucune réunion ne peut être mise en œuvre tant que la CGT privilégiera les troubles à l’ordre public » a déclaré la direction. En bref, cette dernière se fout de la grève puisqu’elle fait intervenir des intérimaires mais est fortement gêné par l’image que la lutte sociale renvoi à ses clients. Certains se sont montré agressifs avec les grévistes allant jusqu’à l’insulte et le lancer de seaux d’eau depuis leur chambre.