Assurance-chômage : Une manifestation devant le siège de l’Unédic pour dénoncer des mesures injustes

Manifestants devant le siège de l'Unédic

 

Une centaine de personnes se sont rassemblés mercredi devant le siège de l’Unédic pour dénoncer le plan gouvernemental sur l’assurance-chômage. Selon les manifestants, cette réforme est barbare puisqu’elle permettrait au gouvernement d’économiser 3,4 milliards d’euros en trois ans sur le dos des plus fragiles.

A l’appel de la CGT, de SUD, du SNU Pôle emploi et d’associations de chômeurs, une centaine de manifestants se sont rassemblés mercredi devant le siège de l’Unédic pour exprimer leur désarroi face à la réforme de l’assurance-chômage présentée par le gouvernement la semaine passée. Rappelons que mardi déjà, 300 militants s’étaient réunis devant le ministère du Travail à l’appel de la CFDT, CFE-CGC, CFTC, Unsa et Fage pour les mêmes revendications.

Une réforme qui accentuera la précarité

Selon ces manifestants, issus pour la plus part d’associations de chômeurs, le plan gouvernemental de l’assurance-chômage est tout simplement inique. Il permettrait à l’Etat de faire 3,4 milliards d’euros d’économie en trois ans sur le dos des plus fragiles.  « Le gouvernement est allé plus loin que ce que demandait le Medef en reculant l’entrée dans l’indemnisation à 6 mois travaillés sur les 24 derniers mois », se plaint Denis Gravouil, en charge des questions d’emploi à la CGT. Avec ce rabotage, au moins 300 000 personnes perdraient leur indemnisation, tandis que les emplois précaires s’accentueront. Ce qui fait dire à Philippe Tixier, secrétaire de la CGT intérim, que « La chasse aux précaires est ouverte ! ».

Les premières conséquences seraient déjà visibles puisque les travailleurs temporaires auraient perdu 30 % de leur revenu de remplacement. Leur porte-monnaie se réduit donc considérablement. Denis Gravouil croit même savoir pourquoi le gouvernement adopte une telle réforme : « On veut nous forcer à prendre n’importe quel boulot, ce sera de l’intérim subi, à n’importe quel prix, même à des conditions de santé et de sécurité déplorables », assure-t-il.

Pour sa part, Malika Zediri, porte-parole de l’Apeis (association de chômeurs) pense que « Bientôt, l’indemnisation par l’assurance-chômage sera réduite à peau de chagrin. On va placer les gens dans une situation de survie ».

« Ce projet du gouvernement est barbare »

Ces manifestants ne veulent plus vivre la précarité, qu’ils croient inscrite dans les gênes de cette réforme. Pierre Garnodier, de la CGT chômeurs, qui a déjà expérimenté la précarité, vit actuellement dans une hantise. « C’est la peur du lendemain, cela a un effet psychique certain » confie-t-il. Et de dénoncer : « Ce projet du gouvernement est barbare, sachant qu’un chômeur sur quatre touche moins de 800 euros par mois et que le chômage tue 14 000 personnes par an. ».

Les protestataires se disent désormais désabusés par le gouvernement. Ils sont fatigués des discours officiels comme Michel Brevart, du bureau national du SNU Pôle emploi, qui lance, dépité : « Quand le gouvernement parle de chômeurs (percevant salaires et allocations) qui s’installeraient dans leur situation, qui toucheraient 100 %, voire 200 % de l’équivalent de leur ancien salaire, c’est un mensonge ! ».

 

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