Depuis jeudi, Ryanair est confrontée à des mouvements sociaux en Europe, notamment au Royaume Uni où une grève est en cours. La compagnie aérienne irlandaise assure toutefois que ses vols ne sont pas affectés grâce au professionnalisme des pilotes.
Ce que réclament les grévistes
A Ryanair c’est la grogne depuis quelques jours. Les salariés britanniques ont annoncé jeudi un mouvement de grève sur deux jours deux fois. Pour l’instant, le trafic ne serait pas perturbé, grâce à la compréhension des grévistes.
Les pilotes membres du syndicat britannique Balpa ont voté des arrêts de travail pour jeudi et vendredi, ainsi que pour la période du 2 au 4 septembre. Leurs revendications portent notamment sur les salaires, les retraites, et les prestations de maternité. « Les pilotes de Ryanair veulent juste que l’entreprise change et offre à son personnel les droits sociaux appliqués dans de nombreuses autres compagnies aériennes », explique Brian Strutton, le secrétaire général de Balpa.
Ryanair mis sous pression par ses employés britanniques
Dans un communiqué publié jeudi à la mi-journée, le syndicat a indiqué que « des pilotes de Ryanair avaient arrêté le travail, entraînant un coût énorme pour la compagnie ». Pourtant Ryanair a souligné ce même jeudi n’attendre aucune perturbation à cause de ce mouvement. « La première vague de vols vers et depuis le Royaume-Uni sont partis ce matin comme prévu, avec une ponctualité de 97 % (du fait de délais liés au contrôle aérien) », a assuré le groupe. Par ailleurs, la compagnie irlandaise à bas coût a remercié « tous les pilotes au Royaume-Uni qui ont choisi de travailler pour assurer les vols et les voyages de nos clients et de leurs familles pour ce week-end prolongé », lundi étant férié dans le pays.
Ryanair avait tenté de faire bloquer ce mouvement de grève par la justice britannique, mais la Haute Cour de Londres a rejeté ce recours mercredi en fin de journée. Saisie par Ryanair, la justice a en revanche suspendu la grève en Irlande, où un arrêt de travail était prévu par les pilotes le jeudi et ce vendredi. La compagnie a fait valoir durant l’audience qu’une grève ne pouvait être menée avant qu’une procédure de médiation n’arrive à son terme. Elle estime en outre que le vote du syndicat Forsa en faveur de la grève avait été précipité et sans demande très précise.
Et ce n’est pas fini
Notons que Ryanair doit aussi faire face à une grève du personnel de cabine au Portugal. Ce mouvement n’a eu qu’un impact minime jeudi matin avec seulement une liaison entre Porto et Milan différée à l’après-midi. Le travail a été assuré grâce à un décrété du gouvernement portugais qui a demandé la mise en place d’un service minimum pendant le mouvement, une première dans le pays. La compagnie irlandaise est en outre confrontée à une menace en Espagne. Le personnel de cabine devrait rentrer en grève en septembre, afin de protester contre des fermetures prévues de bases aéroportuaires. En effet, Ryanair entend fermer des bases cet hiver et à l’été 2020 à cause des reports de livraison du Boeing 737 MAX, dont la flotte est clouée au sol suite à deux crashs (avec Indonesia Lion Air en octobre 2018, Ethiopian Airlines en mars 2019). Ryanair a annoncé fin juillet son intention de supprimer 900 emplois sur ses quelque 13.000 salariés.
Des tentatives de médiation de part et d’autre
Jeudi, Ryanair a demandé aux pilotes irlandais et britanniques, « très bien payés » selon elle, avec « des salaires annuels à six chiffres », de revenir à la table des négociations dans le cadre de procédures de médiation. Pendant ce temps, Balpa a dit avoir proposé à la compagnie de reprendre les discussions sur de nouvelles bases, avec la possibilité de lever son appel à la grève. Mais la direction aurait décliné l’offre. Le syndicat dénonce « une posture macho » des dirigeants de Ryanair gonflant leurs muscles.