La candidate socialiste au scrutin d’avril donnée perdante par les sondages d’opinion n’a pas l’intention de rendre les armes sans se battre. Une posture illusoire ?
Aux oiseaux de mauvais augure qui lui prédisent une sèche défaite à la présidentielle, Anne Hidalgo oppose la détermination. Une détermination à toute épreuve, du moins à en juger par la posture combative de la candidate socialiste le week-end dernier. En meeting à Aubervilliers, la maire de Paris a notamment fait savoir à qui voulait l’entendre qu’elle ne comptait pas abandonner la partie.
Dans son collimateur, les instituts de sondage et autres analystes politiques qui ont, à l’en croire, décrété l’issue du scrutin d’avril avant même qu’il n’ait lieu. Une stratégie destinée selon elle à rayer de la course sa candidature, celle de la social-démocratie. Une idéologie dont elle se dit fière de défendre les couleurs face « aux conservateurs et aux populistes de tout poil ».
L’édile de Paris a par ailleurs fermé la porte à toute union de la gauche, face au refus de ses concurrents de ladite aile politique, d’avoir un « débat ouvert » sur cette question. Une allusion à l’indifférence générale voire les railleries suscitées par sa proposition d’engager des discussions pour éviter à la gauche une multiplicité des candidatures préjudiciables pour sa survie.
Vue utopique ?
Pour ceux qui découvraient Anne Hidalgo à Aubervilliers, son discours a pu être interprété comme celui d’une candidate engagée et combative. Tant les mots transpiraient la détermination, la conviction et la hargne. Mais il est fort à parier que tout cela ne soit qu’une vue utopique. À vrai dire, les observateurs avertis des péripéties présidentielles de l’édile de la capitale doivent se demander si l’intéressée même croit vraiment en son discours.
Car la combativité qu’exige toute campagne politique, à plus forte raison celle pour l’accession à l’Élysée, ne doit pas faire occulter la réalité. Et la réalité de la candidate Anne Hidalgo, à moins de trois de la présidentielle, n’incite guère à l’optimisme. Au contraire, tout ou presque lui recommande de jeter l’éponge pendant qu’il est encore temps afin de s’épargner une défaite humiliante. À commencer par les sondages qui ne la créditent que de 4% dans le meilleur des scénarios.
Mais peut-être est-ce cela le sens de son combat. C’est-à-dire faire mentir les enquêtes d’opinion qui après tout ne sont qu’une photographie des intentions de vote à un moment donné. Celui d’avant le scrutin.