La jeune fille de 17 ans fait l’objet depuis plusieurs mois de cyberharcèlement pour sa sortie musclée contre l’islam en France il y a plus d’un an sur les réseaux sociaux.
Peut-on encore critiquer l’islam sans conséquence en France au 21e siècle ? Mila ne répondrait sans doute pas par l’affirmative, tant l’adolescente de l’Isère fait face à un torrent de messages haineux depuis plusieurs mois. À tel point que les condamnations succèdent aux interpellations. La dernière en date concerne le placement en garde à vue mardi, de cinq personnes par les forces de sécurité pour harcèlement moral au moyen d’un service de communication et menaces de mort, entre autres. Cela vient s’ajouter à huit autres interpellations précédemment intervenues dans ce dossier depuis un an. Par ailleurs, un homme a été condamné par la justice en septembre dernier, à 3 ans de prison dont 18 mois fermes pour avoir simulé dans une vidéo mise en ligne sur les réseaux sociaux, l’égorgement de Mila.
Genèse de l’affaire
Pour comprendre cette affaire et tous les détails sordides qu’elle génère jour après jour, il faut remonter au 18 janvier 2020.Ce jour-là, la jeune Mila met en ligne sur Instagram, une publication dans laquelle elle s’en prend assez sévèrement à l’islam. S’ensuit une véritable levée de boucliers de milliers d’internautes de par le monde qui accusent l’Iséroise de dénigrer leur religion. Des messages d’indignation se multiplient sur la toile à l’encontre de Mila. Les plus radicaux appelant tout simplement à sa mort.
De simple fait divers au départ, l’affaire prendre une tournure nationale en France, avec l’intervention de plusieurs personnalités politiques de premier au plan. La ministre déléguée auprès du ministre de l’Intérieur, chargée de la Citoyenneté, Marlène Schiappa, le patron de la place Beauvau Gérald Darmanin ou encore le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, tous se posent en bouclier pour protéger la jeune fille.
Une vie qui bascule
Entre-temps, Mila scolarisée dans un lycée de l’Isère change d’établissement en raison des menaces sécuritaires devenues persistantes sur sa personne. Le lycée militaire qui l’accueille ensuite se voit lui aussi obliger de s’en séparer pour les mêmes raisons.
Aujourd’hui, la jeune fille vit presque barricadée chez ses parents et fait l’objet d’une surveillance policière. Celle qui n’a pas sa langue dans la poche a jeté le feu aux poudres en novembre dernier lors d’une nouvelle sortie sur les réseaux sociaux à l’encontre de ses détracteurs.