Le maire de Perpignan veut défier les critiques et autres sceptiques le donnant battu à l’élection de la présidence du Rassemblement national, le 5 novembre prochain.
Tout reste ouvert tant que ce n’est pas joué. C’est le mantra que semble porter le maire de Perpignan Louis Aliot. Engagé dans un bras de fer avec Jordan Bardella dans le cadre de la désignation prochaine du nouveau président du Rassemblement national (RN), l’élu de 53 ans croit en ses chances malgré les mauvaises langues. Il s’en est longuement ouvert ce dimanche 30 octobre au micro de Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro.
Pour Louis Aliot, la partie qui l’oppose à son jeune adversaire de parti est loin d’avoir livré ses secrets. Et pour cause estime-t-il, « c’est une élection d’adhérents ». Autrement dit, un scrutin ouvert aux seuls membres et sympathisants du parti. Une donnée non-négligeable dans la bataille, à l’en croire.
Des lignes de démarcation
L’édile met en avant son expérience au sein du RN et dans la politique française en général. Il faut reconnaître que l’intéressé dispose d’un CV assez étoffé grâce à son mandat de maire et aux postes de responsabilités occupées dans le parti créé par Jean-Marie Le Pen. Ces derniers vont du secrétariat général à la vice-présidence. Cela suffira-t-il pour faire déjouer les pronostics et ainsi succéder à Marine Le Pen ?
Louis Aliot n’a en tout cas pas de doute à ce sujet. Lui qui se targue d’avoir œuvré au polissement de l’image de l’ex-Front national. Le parti finaliste de la dernière présidentielle s’est en effet quelque peu débarrassé des oripeaux de son fondateur au fil des années dans le but de paraître davantage « fréquentable ».
Le maire de Perpignan a aussi rappelé certains thèmes l’opposant à Bardella. À commencer par le « grand remplacement », cette théorie soutenue par plusieurs figures de l’extrême droite prônant l’idée d’un péril inéluctable pour cause d’immigration. Contrairement à son adversaire, Louis Aliot y voit une théorie « inquiétante ».
Distance prudente
Soutenu par l’appareil du parti, Jordan Bardella actuellement président intérimaire du RN, se voit certainement déjà en patron à l’issue du 5 novembre. Le député européen de 27 ans reste un fidèle de Marine Le Pen, au même titre que Louis Aliot.
C’est l’une des raisons qui justifient le refus de la députée du Pas-de-Calais de choisir un champion durant la campagne électorale. Une distance prudente lui permettant de garder quoi qu’il arrive une certaine mainmise sur « son » parti.