La mesure promue par l’État concerne toutes les personnes âgées de 25 ans ou moins. Elle participe de la lutte contre les infections sexuellement transmissibles en perte de vitesse ces dernières années.
À compter du 1er janvier 2023, l’accès au préservatif sera gratuit en pharmacie sur l’ensemble du territoire français pour les mineurs, de même que les personnes de 25 ans au plus. La décision annoncée par le président Emmanuel Macron en fin de semaine écoulée, ne concernait dans un premier temps que la tranche d’âge de 18-25 ans.
« J’ai été pris pris à partie par plusieurs d’entre vous sur le fait que beaucoup de nos jeunes mineurs avaient des rapports sexuels et qu’il fallait aussi qu’ils puissent se protéger, qu’ils pouvaient avoir les mêmes contraintes financières », a ensuite indiqué le chef de l’État, vendredi 9 décembre dans une vidéo diffusée sur Twitter, expliquant les raisons de l’extension de cette mesure.
Une évolution
Le locataire de l’Élysée parle d’une « petite révolution », mais elle pourrait également être assimilée à une « évolution ». Car le préservatif était déjà remboursé en France et sans aucune limite d’âge qui plus est, par la sécurité sociale depuis 2018. Mais les bénéficiaires devaient se munir d’une prescription médicale.
Ce qui, à en croire diverses associations de lutte contre les Infections sexuellement transmissibles (IST), pouvait parfois représenter un frein. Même si les chiffres témoignent d’une hausse de 31% en 2021 sur une année des remboursements des préservatifs, selon l’Assurance maladie. Sans compter la méconnaissance de cette disposition d’accès gratuit par les principales cibles.
Ces dernières font donc de moins en moins recours au préservatif lors des rapports sexuels. Une situation qui a pour conséquence directe la flambée du nombre des IST.
Enrayer la spirale négative
C’est notamment le cas des infections à la chlamydia 15% en 2021 par rapport à l’année précédente. Un chiffre qui a plus que doublé si l’on remonte à 2014, selon Santé publique France. La même source indique que les infections à la gonorrhée montent également en flèche depuis 2016. Pendant ce temps, la lutte contre le VIH patine, les chiffres évoquant une stagnation autour de 5 000 cas d’infection depuis 2020-2021.
Cette spirale négative que l’État souhaite enrayer grâce à sa nouvelle mesure de facilitation de l’accès au préservatif, un des plus sûrs moyens de prévention des IST. Il faudra toutefois renforcer la sensibilisation afin d’inciter les gens à l’utiliser, recommande la gynécologue Catherine Fohet, interrogée par le New York Times.