La principale opposante au président Emmanuel Macron vient de boucler une visite de trois jours dans l’État ouest-africain. Le voyage même discret, n’en a pas moins hérité les détracteurs de la patronne de l’extrême droite française.
De la satisfaction ? Du soulagement ? Marine Le Pen doit éprouver actuellement un peu des deux sentiments au lendemain de sa mini-tournée au Sénégal.
La patronne du Rassemblement national (RN) peut s’estimer heureuse de n’avoir pas été à Dakar l’objet d’une levée de boucliers, mais son séjour de trois jours n’en a pas moins fait jaser dans le pays d’Afrique de l’ouest.
Consternation, indignation, désapprobation… Les mots susceptibles de traduire les réactions à ce déplacement entamé lundi 16 janvier dernier et censé rester discret, sont nombreux. Tant l’opinion nationale abhorre le patronyme Le Pen.
Un personnage exécré
Une quasi-antipathie due à la politique promue par ce nom, du patriarche Jean Marie fondateur du Front national rebaptisé depuis 2018 RN ; à sa fille et successeure Marine. Celle-ci embrasse notamment des thèmes comme : la lutte contre l’immigration en France, le strict encadrement du droit du culte pour certaines confessions religieuses, dont les musulmans, entres autres.
Des prises de position qualifiées de racistes et de xénophobiques par une large partie des Sénégalais dont le pays s’illustre pourtant à bien des égards pour son hospitalité. « Il est inacceptable que Marine Le Pen, dirigeante de 2011 à 2021 du Front national [renommé Rassemblement national en 2018], parti raciste et xénophobe français, ait été autorisée à fouler le sol sénégalais« , a ainsi pesté la députée et ancienne Première ministre Aminata Touré, le 18 janvier dernier, dans un éditorial publié par Jeune Afrique.
« Vous n’êtes pas la bienvenue », ont pour leur part indiqué la veille, Félix Atchadé et Mohamed Ly, membres d’un parti politique local.
Une rencontre réprouvée
C’est dans ce contexte de réprobation générale que l’AFP indique ce vendredi, confirmant une information révélée plus tôt par l’hebdomadaire français Le Point, que Marine Le Pen a été reçue le 18 janvier par le chef de l’État sénégalais Macky Sall au palais présidentiel.
De quoi jeter le feu aux poudres. L’information confirmée par des sources proches de la députée française, a été passée sous silence par les deux parties. Preuve du malaise qui entoure le personnage Marine Le Pen.
« Si c’est le cas, nos compatriotes sénégalais et africains vivant en France, qui subissent depuis des décennies les attaques racistes et xénophobes du Front national apprécieront », a réagi Aminata Touré sur Twitter ce vendredi.