L’ancien Premier ministre de François Hollande annonce la création d’un mouvement destiné à rallier tous les partisans de gauche frustrés de l’idéologie prônée par l’alliance entre La France insoumise et le Parti socialiste entre autres.
Bernard Cazeneuve se positionne en alternative de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), cette coalition de partis de gauche formée autour du Parti socialiste (PS) et de La France insoumise (LFI) notamment.
L’ancien ministre de l’Intérieur l’a fait savoir en des termes on ne peut plus clairs lors d’une interview avec Le Point, le 1er février.
« J‘appelle désormais à la fédération de toutes ces forces dans une organisation qui propose et rassemble ceux qui aspirent, par-delà leurs appartenances politiques à gauche, à l’avènement d’une démarche crédible et sérieuse capable de susciter de nouveau l’espoir », indique-t-il dans les colonnes du journal.
Divergence stratégique
Ces propos témoignent si besoin en était de la divergence de vues entre l’ancien locataire de Matignon à ses désormais ex-camarades. En l’occurrence le PS, parti qu’il avait dit « toutouiser et sous la domination de Jean-Luc Mélenchon », le patron de LFI en septembre dernier, dans les colonnes du Journal du dimanche (JDD).
Bernard Cazeneuve reproche en effet au parti à la rose de s’être laissé absorbé par Mélenchon avec lequel il est en désaccord sur de nombreux sujets. À l’instar du nucléaire, de la police, des fondements mêmes de la République.
Autant de thèmes sur lesquels le PS et LFI ne sauraient se rejoindre, selon l’ex-député de la Manche qui avait claqué la porte du PS en mai dernier après plus de 30 ans de militantisme, au lendemain de la coalition entre les deux partis.
Ambitions présidentielles ?
« Je suis plus déterminé que jamais », indique Cazeneuve dont l’objectif déclaré est de travailler à la création d’un mouvement fédérateur des forces hostiles à la Nupes afin de barrer les portes de l’Élysée à l’extrême droite. Il met en avant son manifeste lancé à cet effet en septembre dernier et « signé par près de 6 000 personnes ».
« J’ai sillonné le pays ces derniers mois à l’invitation des comités locaux et je vais poursuivre ces rencontres. Des experts, des citoyens venus d’horizons différents se sont manifestés et une réflexion collective s’est engagée », argue-t-il toujours au Point.
L’ancien chef du gouvernement se garde pour l’heure d’afficher toute ambition présidentielle. Il ne devrait en tout cas pas avoir du mal à rallier des partisans à sa cause. Tant l’alliance PS-LFI cristallise les tensions au sein de la gauche.