Aussitôt les JO de Paris terminés, le Nouveau Front populaire (NFP) met déjà la pression sur Emmanuel Macron pour nommer le prochain Premier ministre de France. Ce lundi, sa candidate à ce poste, Lucie Castets, a écrit une lettre aux parlementaires pour leur rappeler que le président de la République ne doit pas créer des dissensions en ne désignant pas la personnalité choisie par la coalition de gauche, vainqueur des législatives anticipées.
Emmanuel Macron n’a plus de prétexte pour ne pas nommer le prochain Premier ministre de France. Les Jeux olympiques de Paris 2024 sont bel et bien terminés. Ils ont pris fin dimanche avec la cérémonie de clôture au Stade de France. Même s’il reste encore les Jeux paralympiques (du 28 août au 8 septembre), le président doit se rappeler qu’il avait demandé une trêve olympique de deux semaines, le temps de tourner la page des JO.
A quand la nomination du futur locataire de Matignon ?
Et maintenant que tout est fini, les regards se tournent vers lui pour le choix du futur locataire de Matignon. Le Parisien avait annoncé une possible nomination le15 août. Mais il se peut que le patron de l’Elysée veuille prendre son temps. Il doit d’ailleurs présider ce jeudi les cérémonies internationales de commémoration des 80 ans du Débarquement de Provence. On imagine qu’il laissera passer cet évènement.
Lucie Castets met la pression à Emmanuel Macron pour la nommer comme Premier ministre
Certaines sources évoquent la date du 19 août pour la nomination du successeur de Gabriel Attal, d’autres le 1er octobre, jour d’ouverture de la prochaine session ordinaire à l’Assemblée nationale. Apparemment, Emmanuel Macron veut prendre tout son temps pour dribler le Nouveau Front populaire (NFP). Et la coalition de gauche le voit venir. Elle a donc décidé de lui mettre plus de pression pour ne pas lui donner le temps de respirer et trouver d’autres idées.
Ce lundi 12 août, sa candidate de la gauche au poste de Premier ministre Lucie Castets a rédigé une lettre aux parlementaires pour exposer la méthode gouvernementale du NFP et ses priorités. Elle y réaffirme aussi ses ambitions, tout en demandant au président de la République de ne pas jouer le semeur de troubles, en ne respectant pas le choix des urnes.
Le poste de Premier ministre à la gauche car elle a gagné les législatives
La haute-fonctionnaire de 37 ans rappelle à Emmanuel Macron que les Français ont « placé le Nouveau Front populaire en tête au second tour des élections législatives et en ont fait la première force politique à l’Assemblée nationale ». À « ce titre il est attendu du président de la République qu’il nomme un gouvernement de Front populaire », ajoute-t-elle. La candidate NFP reconnait toutefois que sa coalition s’appuie sur une « majorité relative » et donc qu’il faudra convaincre au-delà de ses rangs pour « construire des majorités parlementaires ».
Macron qualifie « d’extravagant » le choix de Lucie Castets
Malheureusement pour Lucie Castets, elle ne convainc pas la Macronie. Le président lui-même aurait déjà écarté l’hypothèse de sa nomination à Matignon, qualifiant son choix par la gauche « d’extravagant ». Ce lundi, la porte-parole du gouvernement démissionnaire en a remis une couche. Prisca Thevenot a également balayé l’idée de désigner Mme. Castets comme cheffe du gouvernement. Selon elle, il ne s’agit pas de nommer simplement une personne pour « faire des ‘visites officielles’ improvisées ». Une façon de lui nier des compétences ?
Xavier Bertrand ou Bernard Cazeneuve comme Premier ministre ?
Prisca Thevenot pense en tout cas qu’il n’y a pas eu de gagnant aux législatives en raison du barrage contre le RN. Par conséquence, elle appelle à une coalition avec les forces républicaines, dont les LR non Ciottistes. Une alliance entre Ensemble et Les Républicains, avec Xavier Bertrand comme Premier ministre, est la plus plausible. Ce dernier s’est dit déjà prêt et préparé à occuper le poste.
La Macronie pense à une autre coalition, celle avec la gauche sociale-démocrate et la droite républicaine. Dans ce scenario, elle verrait bien Bernard Cazeneuve à Matignon. Parmi les autres noms cités figurent les anciens ministres de la droite républicaine Michel Barnier et Jean-Louis Borloo. Ou encore des diplomates et technocrates tels que Dominique de Villepin et Charles de Courson. Mais le NFP risque de ne pas aimer de telles nominations.