Coronavirus : l’état de catastrophe naturelle sanitaire, la seule issue économique à la crise pour les restaurateurs ?

Des chefs en cuisine.

 

Partout en France, les restaurateurs ont dû fermer avec le passage au stade 3 de l’épidémie de Covid-19. Une situation inédite à laquelle ils n’étaient pas forcément préparés. C’est pourquoi, Stéphane Jégo, chef du restaurant l’Ami Jean à Paris, demande « l’état de catastrophe naturelle sanitaire » au gouvernement, seule issue économique à la crise pour lui.

Stéphane Jégo lance un appel à la mobilisation de tous les restaurateurs

Le Premier ministre Edouard Philippe a annoncé samedi soir la fermeture dès minuit et « jusqu’à nouvel ordre » de tous les « lieux recevant du public non indispensables à la vie du pays ». Il s’agit notamment des bars, discothèques, cinémas et restaurants. Une situation inédite et très inquiétante pour l’ensemble de ces acteurs. Stéphane Jégo, chef du restaurant l’Ami Jean dans le 7e arrondissement à Paris, a décidé de ne pas baisser les bras car ce serait accepter de crever. Sur les réseaux sociaux, dans un post intitulé « Battons-nous ! », il lance un appel à la mobilisation de tous les restaurateurs et commerçants. Le but : faire reconnaître l’état de catastrophe naturelle sanitaire, la « seule issue économique à la crise ».

Le chef parisien souhaite que ses collègues et lui travaillent en synergie avec « des syndicats pour pouvoir mobiliser le plus grand nombre de personnes, réunir la profession dans tout son ensemble : des grands chefs étoilés aux simples bistrots ou brasseries parce que tout le monde est touché ».

« Des entreprises vont être rayées de la carte »

Stéphane Jégo, aussi trésorier du Collège Culinaire de France, exhorte surtout le gouvernement « à faire pression sur le lobby des assurances » et déclarer l’état de catastrophe naturelle sanitaire au plus vite. Il juge « capital » le fait d’instaurer « un bras de fer » avec ces assurances car il y a un vrai « vide juridique » de leur côté. Et d’ajouter : « Ce qu’on désire vraiment, c’est que les assurances réécrivent ces lignes qui manquent dans nos contrats pour que l’on puisse rouvrir les établissements correctement à la fin de la crise sanitaire ».

Sans quoi « Il y a tellement d’entreprises, petites et grandes, qui vont être rayées de la carte », s’inquiète Stéphane Jégo, qui gère une équipe de 18 employés. Toutefois, reconnait-il, « Il ne faut pas se leurrer, tout le monde ne pourra pas être sauvé, ça c’est dramatique. Mais au moins que le plus grand nombre soit sauvé, c’est de ça qu’il s’agit ».

Le coronavirus, le coup de grâce ?

L’alerte est d’autant plus compréhensible qu’elle intervient après deux hivers particulièrement rudes suite aux manifestations des gilets jaunes en 2018 et les grèves contre la réforme des retraites de 2019. « On s’est dit ‘on va courber l’échine et rattraper tout ça à partir de janvier’. Sauf qu’avec le coronavirus, on a pris un autre coup derrière la tête », analyse Stéphane Jégo.

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