Renvoyé du FBI à cause d’un drapeau Pride ?

David Maltinsky, qui travaillait depuis 16 ans au sein du FBI, affirme avoir été renvoyé pour avoir affiché un drapeau arc-en-ciel qui lui avait pourtant été offert par l’agence elle-même.

Un ancien employé du Federal Bureau of Investigation (FBI) engage des poursuites contre le Département de la Justice (DOJ), le procureur général des États-Unis et Kash Patel, le directeur du FBI, dans l’espoir de retrouver son poste.

David Maltinsky, alors sur le point d’être promu au rang d’agent spécial, affirme que sa carrière au sein de l’institution a été brutalement interrompue après avoir affiché un drapeau sur son lieu de travail.

D’après la plainte déposée devant un tribunal fédéral à Washington et relayée par Reuters, le drapeau Progress Pride suspendu dans son bureau lui avait pourtant été offert par le FBI lui-même, après avoir été hissé en 2021 devant le Wilshire Federal Building, qui abrite les bureaux de l’agence à Los Angeles.

Employé depuis 2009 comme analyste du renseignement, spécialiste des affaires de corruption publique et de cybercriminalité, et ouvertement homosexuel, Maltinsky estime que son renvoi constitue un cas manifeste de discrimination.

Un drapeau, motif de rupture ?

L’ironie de l’affaire, selon le plaignant, réside dans le fait que le drapeau à l’origine de la controverse provenait de l’agence elle-même. La direction du FBI justifie la mesure disciplinaire par « l’affichage inapproprié de signalétique politique » dans un espace professionnel.

Une explication que l’intéressé rejette fermement : « Je pense avoir été licencié non pas à cause de qui je suis, mais de ce que je suis : un homme gay fier », a-t-il déclaré dans un communiqué cité par Reuters.

Pour son avocat, Christopher Mattei, associé du cabinet Koskoff Koskoff & Bieder, « David est clairement visé pour des raisons politiques ». « L’exposition d’un drapeau Pride ne relève pas d’un message partisan, mais de l’expression personnelle de son identité », rétorque le conseil, cité toujours par l’agence de presse internationale.

Un climat de peur au sein de l’agence

Maltinsky, qui affirme avoir été victime de ciblage politique, estime dans une interview accordée à CBS News, que son licenciement visait à envoyer un message de dissuasion clair à l’ensemble du personnel.

Selon lui, de nombreux collègues homosexuels ont retiré les drapeaux arc-en-ciel de leurs bureaux par crainte de représailles, alors que l’administration Trump mène une véritable croisade contre les questions de Diversité, Équité et Inclusion (DEI) au sein des institutions fédérales et même au sein des entreprises privées.

Signe de l’enjeu symbolique de ce dossier, Maltinsky ne réclame pas de dommages et intérêts, mais demande avant tout sa réintégration au sein de l’agence, considérant que son éviction envoie un signal dissuasif à tous les fonctionnaires fédéraux LGBTQ+.

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