Même pas une demi- année s’est écoulée depuis sa prise de fonction à la tête du syndicat Force Ouvrière. Pascal Pavageau a démissionné à la suite du scandale d’un fichage de cadre de FO portant sur leur intelligence présumée, leur appartenance à la franc-maçonnerie ou leur homosexualité. Il aura donc tenu une semaine depuis les révélations du Canard enchaîné. Il l’a annoncé par un mail interne, employant un ton de colère. Il a notamment écrit : « J’ai résisté tant que j’ai pu, j’ai revendiqué chaque jour de ma vie, je n’ai pas su reconquérir ».
Dans ce courrier, il a principalement affiché ses regrets à propos du « tableau relatif aux cadres de l’organisation », un document « certes stupides et déplacés, mais confidentiels ». Loin de vouloir en rester là, il annonce que le syndicat a déposé une plainte « suite au vol effectué dans le bureau de la responsable du personnel le 1er octobre » et a prévenu que « Plusieurs fichiers sensibles et confidentiels concernant les salariés et les secrétaires confédéraux du siège devraient être diffusés ».
Frôlant parfois le complotisme, monsieur Pavageau met en garde ses camarades contre les « barons, chefs de clans » qui ont participé à sa chute ajoutant que « « Tout ce petit monde ne cherche pas uniquement à ce que des têtes tombent, mais poussent aussi par leurs agissements intéressés à ce que notre organisation cesse de bouger et que certains tiroirs ne soient jamais ouverts ».
Il conclu son message sur ces mots : « Je rends le mandat parce que j’y suis contraint face à la violence et à la haine de certains qui exigent de moi des sacrifices que personne ne devrait avoir à faire : vivre à genoux, une laisse autour du cou, sans plus aucune ambition pour FO et en me séparant de ceux que j’aime. Je suis un militant, pas un martyr ».