France : Macron déjà en campagne ?

Le chef de l’État a entamé depuis quelques jours une série de déplacements auprès des Français. Une démarche critiquée par ses opposants qui l’accusent de campagne électorale déguisée.

Emmanuel Macron a choisi de se déconfiner au même titre que ses compatriotes. Avec la levée progressive des restrictions sanitaires entamée en mai, le contexte est plus ou moins propice aux déplacements. Et le président de la République a choisi d’en profiter pour aller à la rencontre des Français à travers un périple de quelques semaines.

Dans le rang de la majorité, on se garde bien de parler de tour France électoral concernant ce déplacement qui intervient à la veille des régionales et à quelques mois de la présidentielle. Surtout, on met en avant le fait que les populations durement éprouvées par ce contexte de crise sanitaire auraient bien besoin d’une attention du chef de l’État. C’est juré ! Emmanuel Macron n’aurait donc aucune visée électoraliste à travers sa tournée, selon ses proches.

Tollé au sein de l’opposition

Pas de quoi convaincre ses opposants qui ont très rapidement rué dans les brancards. À l’image de Xavier Bertrand, ex-Les Républicains et candidat à sa succession dans la région des Hauts-de-France. Selon lui, le président de la République aurait tout simplement délaissé ses charges à l’Élysée pour prêcher la parole de son camp auprès des citoyens avec en ligne de mire, les régionales et la présidentielle d’avril prochain.

Valérie Pécresse également ex-Les Républicains, déplorent quant à elle le contexte de ce déplacement présidentiel qui intervient au moment où les membres de l’administration publique observent la traditionnelle obligation de réserve. La présidente sortante de l’Île-de-France estime que Macron aurait dû s’appliquer les mêmes contraintes. Plutôt que d’utiliser les moyens de l’État à son compte, selon les mots de Louis Aliot, maire de Perpignan et membre du Rassemblement national.

Macron surfe sur les failles de la loi

Mais la démarche d’Emmanuel Macron ne s’écarte pour l’heure en rien de ses fonctions de président de la République, à en croire le professeur de droit public

Romain Rambaud. Et pour cause, la présidentielle est encore bien loin ainsi que les obligations légales y afférentes pour chaque candidat. De même, le chef de la Macronie ne s’est toujours pas déclaré candidat à sa propre succession. Par ailleurs, tant qu’il continuera d’éluder dans ses déplacements les questions électorales, il serait difficile de lui reprocher d’être en campagne. Mais l’exercice sera de moins en moins évident à mesure que l’échéance présidentielle va se rapprocher, avertit Romain Rambaud.

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