L’affaire Benalla joue les prolongations. Son intrigant voyage africain juste avant celui du président avec un passeport diplomatique suscite quelques interrogations.
Presque deux mois après la suspension de ses travaux, la commission présidée par le sénateur Philippe Bas a repris ses investigations et est en droit de les mener jusqu’au 28 janvier. Ce mercredi matin, le directeur de cabinet de l’Elysée, Patrick Strzoda, le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, et le ministre des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, ont été interrogés. D’après le directeur de cabinet, Benalla a employé une vingtaine de fois ses passeports diplomatiques depuis son renvoi en juillet. Cette information est en opposition avec les propos tenus, sous serment, par Alexandre Benalla lors de sa propre audition au sénat le 19 septembre.
M. Benalla a également obtenu un passeport de service qu’il avait demandé par « une note dactylographiée à en-tête du chef de cabinet » de l’Elysée. « On est confronté à un monsieur qui, visiblement, utilise régulièrement des faux pour obtenir des titres officiels. C’est un document supplémentaire qui vient nourrir un dossier qui à mon avis est déjà très lourd », a déclaré Patrick Strzoda.
M. Strzoda a aussi affirmé qu’Alexandre Benalla n’a pas rendu son téléphone crypté. « Le 4 octobre, au cours d’un inventaire périodique, il a été constaté que le combiné affecté à M. Benalla était manquant. Le service gestionnaire a rendu le matériel inutilisable, et le responsable du service a aussi exploité les journaux de connexion du poste pour voir s’il avait été utilisé. Il n’a plus été utilisé depuis le 1er juillet. »