Paris s’est doté ce lundi d’un nouveau plan de lutte contre le crack et les drogues en général. Signé par la mairie et la préfecture de police, ce nouveau plan prévoit notamment l’ouverture de 60 places de mises à l’abri à l’hôtel, la pérennisation de 80 places d’hébergement et un renforcement des maraudes dans la rue ou les rames de métro.
La Ville s’invite dans la « Colline »
Afin de lutter contre la propagation du crack dans la capitale, un plan de lutte a été adopté ce lundi par la Ville et la Préfecture de police. Il prévoit notamment d’ouvrir des places d’hébergement et favoriser le parcours de soins des toxicomanes. Ce plan est d’autant plus urgent que la consommation du crack, dérivé fumable de la cocaïne, prend de l’ampleur à la périphérie de la capitale, en premier lieu dans la fameuse « Colline » des « crackeurs ». Selon Anne Souyris (EELV), l’adjointe en charge de la Santé à la mairie de Paris, on déplore « six morts depuis le début de l’année » en lien avec l’usage de drogues dans les environs de cette tristement célèbre « Colline », située en bordure de périphérique au niveau de porte de la Chapelle, au nord de Paris.
Les commodités qui seront mises en place
Le nouveau plan anti crack, élargi aux préfectures de police et région et à la Mildeca (Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives) envisage l’ouverture de 60 places de mises à l’abri à l’hôtel et la pérennisation de 80 places d’hébergement, afin de renforcer les capacités d’accueil. Il est aussi prévu un « espace de repos en container qui offrira douche, WC et sanitaires » porte de la Chapelle, sur la « Colline ». Paris espère ainsi multiplier les accueils de jour, des lieux qui permettent aux toxicomanes de se reposer et d’espacer leurs prises de crack. Enfin, il sera mis en place un renforcement des maraudes dans la rue ou les rames de métro, une équipe dédiée à la médiation avec les riverains, ainsi qu’un groupe d’enquêteurs sur les stupéfiants entre commissariat de quartier et police judiciaire.
En tout, 3 millions d’euros seront décaissés en 2019 pour financer cette lutte anti-crack, qui doit être déployé jusqu’en 2021.
Polémique autour du projet
Face aux inquiétudes sur la transformation de ce lieu de prise en charge et de repos en espace de pleine consommation de la drogue, la Ville se veut rassurante. «Il n’en est pas question» a prévenu Emmanuel Grégoire, premier adjoint au maire de Paris. Il indique que l’endroit sera avant tout une «zone de tolérance» et « d’accueil bienveillant » avec une présence plus souple de la police.