Pour gagner du temps dans le remboursement de ses dettes auprès de ses créanciers, Jean-Charles Naouri, le PDG de Casino, a placé Rallye la maison-mère du groupe, en procédure de sauvegarde. Cette décision inquiète les employés du groupe, qui craignent un démantèlement. Pour prévenir ce risque, ils ont lancé une pétition afin de mobiliser les pouvoirs publics.
Une pétition à destination des pouvoirs publics pour prévenir d’un possible démantèlement
Les employés du groupe Casino, accompagnés du syndicat Force Ouvrière, ont lancé une pétition la semaine dernière pour éviter le possible démantèlement de l’entreprise qui emploie notamment plus de 70 000 personnes en France. Disponible sur le site change.org, elle compte près de 4000 signatures. Elle fait appel « aux pouvoirs publics compétents », à savoir le Ministère du Travail et le Ministère de l’Économie, afin qu’ils puissent prendre les mesures nécessaires pour protéger le groupe Casino et « les entreprises rattachées à la société Rallye ».
« Signer cette pétition, c’est obliger les pouvoirs publics à agir pour préserver l’emploi des salariés en sécurisant la procédure de sauvegarde de la société Rallye, maison mère du groupe Casino », est-il écrit au bas de la pétition. L’avenir du groupe Casino est certes incertain, mais le démantèlement n’est encore qu’une hypothèse. Cependant, Rallye doit à ses créanciers (des banques françaises et des fonds d’investissements étrangers) près de 3 milliards d’euros. Le risque est que ces créanciers échangent leurs créances contre du capital, pour ainsi mettre la main sur la holding, qui détient 51% de Casino.
Le syndicat Force Ouvrière inquiet pour les salariés
Laurence Gilardo, déléguée syndicale SNTA/FO du groupe Casino, exprime son inquiétude dans une interview accordée au Journal de l’Économie. Elle explique qu’il est « compréhensible que des créanciers exigent les créances qui leur sont dus à échéance, mais cela ne doit pas se traduire par la mise en péril d’une entreprise française comptant 75 000 salariés, actuellement fragilisée par l’action de spéculateurs boursiers et de financiers américains ».
En effet, le groupe est attaqué en bourse depuis 2015 par des « fonds prédateurs », qui spéculent à la baisse sur Casino, et qui détiendraient, selon un article sur le sujet paru dans le journal économique Lsa-Conso, « environ 15% des actions du groupe ». La déléguée syndicale ajoute d’ailleurs que « les attaques font de plus généralement suite à des publications d’agences de notation ou à des articles de presse, dont l’honnêteté et l’objectivité ont été suffisamment mises en doute pour déclencher une enquête de l’Autorité des marchés financiers ».