Le premier ministre Edouard Philippe a annoncé ce mercredi que le projet de loi sur l’extension de la procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes sera examiné à l’Assemblée nationale en septembre prochain. Avant cela, il sera d’abord adopté en conseil des ministres fin juillet.
Il est l’heure des questions sociales
Une des grandes promesses d’Emmanuel Macron, l’extension de la procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes, sera adoptée en conseil des ministres fin juillet, puis présentée en septembre prochain à l’Assemblée nationale. L’annonce a été faite ce mercredi par le premier ministre Edouard Philippe, lors de sa déclaration de politique générale.
Initialement prévue au Parlement avant fin 2018, la révision de la loi de bioéthique avait été repoussée, selon l’exécutif, en raison de l’encombrement du calendrier parlementaire. Jusque-là, le quinquennat Macron n’avait touché qu’aux réformes économiques et politiques, laissant sur le bas-côté les questions sociales, dont la vaste loi bioéthique, qui comprend la procréation médicalement assistée pour les couples de lesbiennes et femmes seules.
Si les associations se font de plus en plus pressantes pour que le projet sur la PMA soit adopté, dans le camp de la majorité plusieurs cadres, dont le président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand, le délégué général de La République en marche Stanislas Guerini, ou encore le patron des députés LREM Gilles Le Gendre, avaient également craint que cette loi soit sacrifiée sur l’autel des réformes politiques.
Un appel à la retenue lors du débat
A l’hémicycle ce mercredi, Edouard Philippe a anticipé les débats houleux qui surviendront lors de l’examen du projet de loi. «Je suis persuadé que nous pouvons atteindre une forme de débat serein, profond, sérieux, à la hauteur des exigences de notre pays. C’est mon ambition en tout cas», a-t-il déclaré.
En effet, il y a deux positions très tranchées sur la PMA pour tous comme sur le mariage pour tous. D’une part ses défenseurs, parmi lesquels le député LREM Guillaume Chiche qui exulte : « On fait grandir la République, on va supprimer une discrimination, on va mettre fin à une inégalité entre les femmes en raison de leur orientation sexuelle, ou leur statut matrimonial ». Pour le co-président de SOS Homophobie Joël Deumier, il faudra être particulièrement « vigilant lors du débat pour qu’il soit respectueux et constructif ». Et la présidente de GayLib Catherine Michaud, d’insister « les débats sur la PMA ne doivent pas être l’occasion pour les obscurantistes de jouer le match retour du texte sur le mariage pour tous ».
« c’est une erreur politique et une injustice sociale »
D’autre part nous avons les opposants au PMA qui estiment que l’adoption de la PMA sera une grosse bêtise. « Je pense très clairement que c’est une erreur politique et une injustice sociale », a réagi la présidente de la Manif pour Tous Ludovine de La Rochère. Elle a prevenu que « le mouvement social de La Manif Pour Tous est prêt à se mobiliser, dans la durée ». Et s’il le faut, il faudra manifester comme les gilets, ajoute Tugdual Derville, délégué général de l’association anti-PMA Alliance Vita. Laurent Wauquiez, désormais ex président LR, avait également exprimé son opposition à la PMA en novembre 2018 en faisant remarquer que cette réforme « mènera nécessairement » à la GPA, à « la marchandisation des gamètes » et à « l’eugénisme ».