ADP-Maliba, l’un des principaux partis politiques d’opposition maliens, a reçu mercredi à son siège le Premier ministre Soumeylou Boubeye Maiga, dans le cadre d’un appel à la concertation et au dialogue national. L’occasion pour le parti d’Aliou Diallo de se positionner sur les enjeux du report des législatives et du redécoupage territorial.
Fidèle à l’appel au dialogue national lancé par son chef de file Aliou Diallo, l’ADP-Maliba a reçu mercredi le Premier ministre dans le cadre de « sa démarche qui a toujours été d’inviter l’ensemble des acteurs maliens au dialogue et à la concertation » pour dépasser la crise post-électorale née de la contestation des résultats de la présidentielle de juillet et réunir l’ensemble des forces vives du pays pour faire face conjointement aux grands défis que connait le Mali.
ADP-Maliba s’est félicité « que le dialogue et la concertation avec l’ensemble des forces vives ait débuté, (et) a à nouveau réitéré son appel à l’ouverture d’un dialogue national plus large et formel permettant d’obtenir un véritable consensus sur les principaux défis » du pays, notamment en termes de sécurité, de violence armée, mais également de lutte contre le chômage et la pauvreté.
Un dialogue national qu’ADP-Maliba ne conçoit pas comme un blanc-seing au gouvernement, puisque le mouvement d’opposition a profité de la venue du Premier ministre pour faire part de ses « inquiétudes » après l’annonce du report des élections législatives, initialement prévues pour le mois d’octobre, et a invité le gouvernement « au respect du délai maximal de juin 2019 ».
« L’ADP-Maliba estime que l’absence prolongée de mandat électif risque d’éroder la crédibilité et la légitimité de l’institution parlementaire », a poursuivi le parti dans son communiqué, avant d’interpeller le gouvernement sur la méthode suivie pour faire passer le projet de loi sur le redécoupage territorial.
« Le projet en l’état suscite beaucoup de débat au sein des communautés à la base. Le parti a invité le gouvernement à engager sans délai des concertations régionales mettant les populations au cœur de la réflexion sur le redécoupage territorial », a indiqué ADP-Maliba qui souhaite voir « une large implication des chefferies traditionnelles et coutumières, des représentants des femmes et des jeunes locaux ».
Toujours dans un esprit de dialogue et consensus, ADP-Maliba estime indispensable « que les populations puissent se reconnaitre dans la nouvelle forme administrative de leur territoire. Le projet de redécoupage doit obtenir l’adhésion la plus large possible des communautés concernées ».