VICTA, une association qui lutte contre les violences conjugales, prémices des féminicides, veut aider les femmes à mieux aborder les expertises psychologiques et sociales. Elle propose de leur apprendre le langage employé devant les experts des tribunaux et les services sociaux pour ne pas perdre un procès ou la garde de leurs enfants face à « un pervers narcissique ».
Rendez-vous le 17 juillet
« ‘Monsieur est parfait, Madame est folle’. Les expertises psy et enquêtes sociales judiciaires peuvent se retourner contre la victime qui divorce d’un Pervers Narcissique si elle n’est pas bien préparée et qu’elle ne connait pas le langage à employer devant les experts des tribunaux et les services sociaux », écrit VICTA Association dans un billet à l’endroit des femmes victimes de violences conjugales. Elle organise, en ce sens, une conférence le 17 juillet 2019 intitulée « Survivre à l’expertise psychologique et à l’enquête sociale ». Cette conférence, se tiendra de 19h30 à 2h30 à l’AGECA à Paris 11è au 177 rue de Charonne, métro Alexandre Dumas. Elle consistera à pour offrir aide et soutien aux femmes et surtout leur prodiguer des conseils pour les préparer à leurs expertises et enquêtes en cours.
L’association s’alarme de la justice française qui ne ferait pas assez pour protéger les femmes victimes de violences conjugales. En effet, alors qu’en France une femme battue sur cinq porte plainte, 62 % des affaires de violences conjugales sont classées sans suite. Conséquence de cette attitude de la justice, de dizaines de féminicides par an. En 2019, au moins 73 femmes sont mortes depuis sous les coups d’un conjoint ou ex-compagnon en France. L’une des dernières victimes est une jeune femme de 20 ans, enceinte de 3 mois. Elle avait déposé une main courante auprès de la police pour signaler qu’elle était en danger, et cela quelques heures avant sa mort.
VICTA dénonce des expertises tronquées
Pour les femmes dont les dossiers sont pris en compte, la situation n’est pas plus reluisante. Généralement leurs maris remportent la bataille et les font passer pour des « folles hystériques ». Quant à la justice, elle a tendance à se fier aux « experts », aux compétences douteuses. Ces spécialistes concevraient le problème sous l’angle de la jalousie féminine, nourris qu’ils sont à la sève de certains préjugés sociaux. « A cause de nombreux dysfonctionnements, des femmes victimes de violences conjugales psychologiques ont perdu la garde de leurs enfants quand elles divorcent d’un manipulateur qui récupère les enfants afin de les tourmenter à leur tour, ou bien elles ont vu les enfants placés de façon abusive dans des foyers de l’Aide sociale à l’enfance (ASE) — ancienne DDASS — suite à des expertises psychologiques judiciaires ou à des enquêtes sociales menées tambour battant sans formation aucune ou avec certaines formations tronquées que suivent les intervenants judiciaires au lieu de se former vraiment – comme la loi l’exige – au repérage de la violence intra-familiale avec des théories vraies, légitimes et justes et surtout scientifiques » déplore VICTA Association.
Les experts ont tendance à sauver un couple à tous les prix
Au cours de sa conférence-formation, VICTA aidera les victimes à « déjouer les pièges des experts psychologues et des enquêteurs sociaux bien trop souvent formés à la théorie factice de l’aliénation parentale, à celle non moins fumeuse du conflit de couple qui se doit d’être « apaisé » par la victime et dont elle est la seule responsable alors que c’est de la violence psychologique dont le père est l’auteur ». Le comble c’est que la justice a tendance à faire tout son possible pour maintenir des « liens familiaux même avec un père auteur de violences conjugales ou maltraitant, ainsi que la mode de « il ne faut pas dénigrer le père’ ».