Comme prévu, Jean-Paul Delevoye a présenté ce jeudi ses propositions pour la réforme des retraites. Il a fait plusieurs annonces dont le passage à une retraite à points, l’établissement d’un âge d’équilibre à 64 ans et la fusion de la plupart des régimes spéciaux (RATP, SNCF, etc) dans le nouveau régime universel.
Après un an et demi de concertation, Jean-Paul Delevoye a dévoilé ce jeudi sa grande réforme des retraites, juste après l’avoir remise au Premier ministre Edouard Philippe et présentée aux leaders syndicaux et patronaux. Il a annoncé l’essentiel de ce qui avait déjà fuité dans la presse dès le début de la semaine à savoir le passage à une retraite à points (et non plus en trimestres de cotisations), l’établissement d’un âge d’équilibre à 64 ans (avec décote en dessous de ce seuil), la fusion de la plupart des régimes spéciaux (RATP, SNCF, etc) dans le nouveau régime universel…
Face à la méfiance de plus en plus forte des syndicats, l’ancien ministre de la Fonction Publique sous Jacques Chirac a défendu que le nouveau système de retraite porte en lui une « espérance » et qu’il est plus juste pour tous. Mais Philippe Martinez, le leader de la CGT, pense plutôt qu’il s’agit d’« un enfumage » et Philippe Louis, de la CFTC, n’y voit que des « perdants ».
« Le dispositif des départs anticipés à 60 ans sera maintenu pour ceux qui ont eu une carrière longue »
Quoiqu’il en soit, Jean-Paul Delevoye a rappelé, à propos de l’âge d’équilibre à 64 ans, que « Dans le système actuel, vous avez déjà une décote si vous partez à 62 ans et que vous n’avez pas cotisé tous vos trimestres. Et vous devez attendre 67 ans pour être sûr d’avoir votre retraite à taux plein lorsque vous avez eu une carrière incomplète. ». Au sujet de la pénibilité, le haut-commissaire indique que « Le dispositif des départs anticipés à 60 ans sera maintenu pour ceux qui ont eu une carrière longue ». Il précise en outre que « Chaque jour travaillé permettra d’acquérir des points, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui [actuellement, il faut dégager un minimum de 1.500 euros par an pour valider un trimestre] ».
Le rapport doit maintenant être traduit dans un projet de loi d’ici à la fin de l’année.
La crainte que le gouvernement soit à la manœuvre
Si Jean-Paul Delevoye a trouvé réponse à tout, face à la presse, il a été moins explicite sur certains points, dont la gouvernance du futur système. Il a juste fait savoir qu’« Il faut qu’on trouve un équilibre des pouvoirs entre les partenaires sociaux, le parlement et le gouvernement. Nous sommes en train d’y réfléchir». Ce que les syndicats craignent, c’est que le gouvernement soit aux manettes. Il pourrait alors se contenter d’un simple ajustement budgétaire ou choisir de baisser ou de revoir à la hausse les retraites en fonction des économies à réaliser.
Ce nouveau régime devrait entrer en vigueur à partir de 2025, soit pour la génération de 1963. Les actifs étant actuellement à cinq ans de la retraite ne seraient ainsi pas concernés.