Islam : des femmes imams officient une prière pour la première fois en France

Une femme priant dans une mosquée

 

 

C’est un évènement inédit en France. Eva Janadin et Anne-Sophie Monsinay, converties à l’islam, ont dirigé une prière samedi à Paris. Les deux femmes ont fait savoir qu’elles voulaient moderniser leur religion « pour contrer l’islamisme et le conservatisme ». Les fidèles approuvent et voient dans cette initiative un retour de l’islam à ses vraies origines.

Samedi à Paris deux femmes ont célébré la prière musulmane pour la première fois en France. Eva Janadin et Anne-Sophie Monsinay, converties à l’islam, ont fait un prêche devant une assemblée totalement mixte réunie pour une cérémonie majoritairement célébrée en français. Dans la salle de prière, hommes et femmes ont prié côte à côte et le port de voile n’étant pas requis, ni interdit. Aussi, l’une des deux imams a revêtu une jupe longue, l’autre un jean.

« Cette prière permet de garantir l’égalité homme-femme dans le culte musulman »

Cette scène était à peine imaginable, il y a quelques années. « Aujourd’hui avec cette première prière, cela se concrétise », s’est félicitée Anne-Sophie Monsinay. « Ce moment est important pour l’islam de France, notamment parce que cette prière permet de garantir l’égalité homme-femme dans le culte musulman », a déclaré Eva Janadin, lors de son discours d’ouverture devant un peu plus d’une soixantaine de personnes, dans une salle louée pour l’occasion. Pour Eva Janadin, « Il est possible de faire germer un modèle alternatif pour contrer l’islamisme et le conservatisme ». Elle estime que rien ne s’oppose, dans les textes de la religion musulmane, à l’imamat des femmes.

Les fidèles ont approuvé cette prière, même si certains regrettent un manque d’explication dans le sermon. « Traditionnellement dans une mosquée, on doit trouver la salle pour les femmes, on sent plein de regards, de jugements. C’est un frein pour moi, je ne me rends pas fréquemment à la mosquée. Là, c’est la première fois que je me suis sentie au bon endroit », a témoigné Afida, 41 ans. Pour Mustapha Chaqri, 35 ans, « cet événement symbolise le retour à l’islam d’origine ». Car selon lui « l’islam ne fait aucune différence entre homme et femme ».

Quel sera l’accueil des « conservateurs » ?

Reste maintenant à savoir quelle sera la réaction des partisans de l’islam rigoriste, qui préconise la séparation des hommes et des femmes. Ils peuvent percevoir cet islam « libéral » comme un cheval de Troie de la culture occidentale pour tuer leur religion.

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