Handicap dans les médias : des progrès, mais encore du chemin à faire

Les médias s'ouvrent petit à petit aux personnes handicapées

 

L’accessibilité et la représentativité des personnes en situation de handicap dans les médias a connu des progrès, mais le chemin pour l’inclusion est encore long. C’est ce que constate l’organisme chargé des statistiques au sein du ministère du Travail (la Dares) qui a publié ses dernières données sur l’emploi des personnes handicapées le 14 novembre dernier.

2,2% de personnes handicapées employées à temps plein dans les médias en 2016

Le handicap a-t-il aujourd’hui sa place dans les médias ? Selon la Direction de l’Animation de la recherche, des Études et des Statistiques (Dares) du ministère du Travail, la situation des personnes handicapées s’est améliorée cette dernière décennie, mais il reste du travail dans le combat pour l’inclusion. Dans ses dernières données sur l’emploi des personnes handicapées, publiées le 14 novembre 2019, on y apprend que le secteur de l’information et de la communication était le plus mauvais élève en 2016, avec 2,2% de personnes handicapées employées à temps plein. Le premier de la classe est l’administration publique, suivie de l’enseignement, de la santé humaine et de l’action sociale avec un taux de 4,5%. Pourtant, la loi oblige les entreprises de plus de 20 salariés à compter au moins 6% de salariés dans leur effectif.

Du point de vue de la visibilité dans les médias, les chiffres sont un peu plus décevants. En janvier, le dernier rapport du CSA indiquait par exemple que les personnes en situation de handicap ne représentaient que 0,7% des individus montrés à la télévision. Or, selon l’Insee, 12 millions de Français sont en situation de handicap, soit 20% de la population (dont 80% de handicap invisible, non apparent).

« Aujourd’hui, heureusement, les mentalités ont évolué »

Malgré tout, les lois et les mentalités ont changé ces dernières années. « Quand j’ai commencé ma carrière, on me disait ‘mais enfin, vous êtes aveugle, vous ne pouvez pas être journaliste », se souvient Sophie Massieu, journaliste et non-voyante. « Aujourd’hui, heureusement, les mentalités ont évolué. En tout cas me concernant », reconnait-elle. La journaliste âgée de 44 ans a travaillé dans presque tous les médias : la presse spécialisée (magazine « Faire face » édité par l’APF, l’association des paralysés de France), la radio (RFI, France Info, RTL, Europe 1) et la télé (Arte avec le magazine « Dans tes yeux »).

Certaines chaînes accordent plus d’attention à l’inclusion que d’autres. C’est le cas notamment de France 2 qui diffuse des épreuves handisports aux Jeux Olympiques ou la série Vestiaires. « Cette série montre des personnes handicapées en maillot de bain, ça n’aurait pas été envisageable de montrer ces corps il y a seulement dix ans », affirme Vincent Lochmann, qui dirige le groupe « handicap et médias » au sein du CNCPH (Conseil national consultatif des personnes handicapées). En octobre 2019, France Télévisions a également lancé une nouvelle série consacrée aux maladies mentales et psychiques, « Mental », diffusée sur Slash, la plateforme du groupe destinée aux jeunes.

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