Santé : Les pharmaciens pourraient bientôt délivrer des médicaments sans ordonnance

Thomas Mesnier, le député de La République en marche (LREM) de Charente et rapporteur du projet de loi Santé, devrait déposer ce jeudi un amendement sur la prescription des médicaments par les pharmacies. Cet amendement permettra aux pharmaciens de délivrer des médicaments sans ordonnance, en cas d’urgence.

Un amendement pour faire face aux cas d’urgence

Permettre aux pharmaciens de délivrer des médicaments qui nécessitent habituellement une prescription sur ordonnance d’un médecin, voilà l’objectif d’un amendement que le député LREM Thomas Mesnier entend déposer ce jeudi devant l’Assemblée Nationale qui devrait en débattre en mars 2019. Selon le député Thomas Mesnier, l’amendement qu’il s’apprête à introduire à l’Assemblée Nationale répond à un besoin pratique. Les médecins étant généralement indisponibles en fin de semaine ou en soirée, les malades attendent trois jours, ou au mieux des cas toute une nuit, avant d’obtenir un rendez-vous avec les praticiens. Et pendant ce temps ils souffrent le martyr. Abréger leur calvaire, voilà le sens du projet de loi du député LREM de Charente.

Les pharmaciens soutiennent bien évidemment l’amendement du parlementaire, dont Carine Wolf-Thal établie à Rouen. Sur France Info, elle a fait remarquer qu’ « En cas de petite urgence, il est souvent difficile pour les Français d’avoir accès à une solution hormis d’aller aux urgences quand un médecin traitant n’est pas disponible ». Ces cas d’urgences concernent surtout les petites pathologies qui ne peuvent attendre l’avis éclairé d’un médecin : « Ce que nous proposons, c’est que les pharmaciens dans des pathologies qu’on va dire bénignes ou des petites urgences, puissent délivrer un médicament qui est normalement prescrit par un médecin, type cystite, conjonctivite, petite dermatite inflammatoire. » explique-t-elle.

Il ne s’agit point de substituer les pharmaciens aux médecins

Aussi, lors d’un précédent débat sur le sujet, à l’automne dernier, la Ministre de la Santé Agnès Buzyn avait déjà apporté son soutien au projet de loi du député Thomas Mesnier en rappelant qu’« Aujourd’hui, une jeune fille qui a une infection urinaire va attendre deux/trois jours dans certaines villes de France pour avoir un rendez-vous et elle va souffrir atrocement alors que cela aurait pu être traité par un comprimé antibiotique. On n’est pas en train les changer les métiers, on est en train de faciliter la vie quotidienne de nos concitoyens ».

En effet, c’est la deuxième fois que l’élu de la Charente va déposer son amendement à l’Assemblée nationale. A l’automne 2018, un texte similaire avait été rejeté après que les syndicats de médecins ont vigoureusement protesté. Ils estiment que les pharmaciens ne sont pas formés pour faire des diagnostics. Ils craignent que des erreurs fatals interviennent et mettent en péril la vie des patients. Aussi, ils soupçonnent le député LREM de Charente de vouloir substituer les rôles et mélanger des métiers complètement différents. Inquiétudes légitimes auxquelles la Ministre de la santé a répondu que le but n’était pas de remplacer les médecins par les pharmaciens, mais de dépanner l’indisponibilité des premiers par les seconds.

Wolf-Tahl fait savoir qu’un grand nombre de pharmaciens délivrent déjà certains médicaments, sans ordonnance, en cas d’urgence. L’objectif de l’amendement est alors de réglementer la pratique : « C’est donc justement pour encadrer ces pratiques-là, sécuriser ces pratiques-là et faciliter l’accès aux soins que nous serions ravis de voir cet amendement voir le jour […] pour répondre à cette demande d’accès aux soins non programmés »

Précisons que, pour l’heure, la liste des médicaments concernés reste encore à déterminer.

 

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