Sahel : Macron souhaite «une plus grande implication» des alliés dans la région

Emmanuel Macron dînant avec des soldats français au Mali, lors de Noël 2018

 

Emmanuel Macron a indiqué ce jeudi, à l’issue d’un entretien avec le secrétaire général de l’Otan à l’Elysée, qu’il souhaitait une « plus grande implication des alliés au Sahel » contre le terrorisme. Il s’est également dit prêt à réexaminer les « modalités d’intervention » de la France au Mali.

« La France est impliquée et agit pour le compte de tous »

Emmanuel Macron recevait à l’Élysée ce jeudi 28 novembre 2019 le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg. La rencontre était l’occasion de passer en revue plusieurs questions stratégiques : les relations avec la Russie, les forces nucléaires et l’action au Sahel. Sur ce dernier point, le chef de l’Etat a affirmé qu’il souhaitait une « plus grande implication des alliés au Sahel » contre le terrorisme dans cette région.

« La France est impliquée et agit pour le compte de tous. La mission qui est la nôtre là-bas est importante. Néanmoins le contexte que nous sommes en train de vivre au Sahel nous conduit aujourd’hui à regarder toutes les options stratégiques », a déclaré le président français. Il a annoncé que « Dans les prochaines semaines un travail en profondeur sera demandé au gouvernement et à nos armées pour regarder les modalités de nos interventions. Toutes les options sont ouvertes. Dans ce contexte, une plus grande implication des alliés serait tout à fait bénéfique ».

Macron maintient son propos sur la « mort cérébrale » de l’OTAN

Cet appel s’adresse avant tout aux Européens, une semaine avant un sommet de l’Otan à Londres. « Proclamer son attachement à la sécurité collective ne suffit pas. Une véritable alliance, ce sont des actes, pas des mots », a lancé Emmanuel Macron.

Dans un entretien à The Economist début novembre, Emmanuel Macron s’était inquiété de l’état de l’Otan, en estimant que l’organisation était « en mort cérébrale ». Cette petite phrase avait suscité un recadrage de la part de la chancelière allemande Angela Merkel. Pourtant ce jeudi, le président de la République a dit qu’il « assume totalement » sa déclaration.

Treize militaires français morts lundi dans la collision de deux hélicoptères

Actuellement, 4 500 soldats français sont présents au Sahel dans le cadre de l’opération Barkhane, soit plus de la moitié des effectifs français déployés en opération extérieure (Opex). Bien que des militaires d’autres pays européens soient sur le terrain, ils ne participent pas directement aux combats dans la bande sahélo-saharienne, une étendue vaste comme l’Europe. La force Barkhane apporte un appui aux armées nationales et à la MINUSMA qui combattent des djihadistes affiliés au groupe Etat islamique (EI) ou à Al-Qaïda. Lundi dernier, treize militaires français ont péri dans la collision de deux hélicoptères la nuit, lors d’une opération de combat contre des djihadistes.

Une guerre qui ne nous concerne pas ?

L’opinion nationale française se montre de plus en plus critique envers cette intervention au Sahel. De nombreux Français ne comprennent pas pourquoi nos soldats sont sacrifiés au Mali pour une guerre qui ne nous concernerait pas. Pour eux, la menace est interne avec notamment la présence d’individus fichés « S » dans nos murs.

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