Coronavirus : #JeNeSuisPasUnVirus, le hashtag pour dire Stop à la stigmatisation de la communauté chinoise en France

Un étudiant chinois à Berlin (Allemagne).

 

Depuis le début de l’épidémie du coronavirus, les personnes d’origine asiatique, principalement chinoise, sont victimes de discriminations. Surtout à l’école où bousculades, intimidations, moqueries et  accusations prennent de l’ampleur. Pour mettre fin à cette stigmatisation dangereuse, le hashtag #JeNeSuisPasUnVirus a vu le jour sur les réseaux sociaux.

« Ils l’ont accusé de manger des chauves-souris »

La stigmatisation à l’encontre de la communauté chinoise de France se propage en même temps que l’épidémie de coronavirus. France Inter a relevé des cas de discrimination dans certaines écoles comme le collège Raymond Poincaré de la Courneuve en Seine-Saint-Denis. Les élèves refusent de serrer la main de leurs camarades asiatiques pour, disent-ils, ne pas « attraper le virus ». Bien que tous plaident pour la blague, la stigmatisation est bien là, une fois à l’écart. Toujours selon France Inter, une jeune fille d’origine chinoise a dû arrêter momentanée les cours pour échapper aux harcèlements. Son père a indiqué que « Ses camarades l’ont mise à l’écart pendant deux jours en prétendant qu’elle allait contaminer l’école ». Puis « Ils l’ont accusé de manger des chauves-souris, du chien, que toute sa famille, donc moi, son père, étions contaminés ».

Des faits similaires ont été signalé à Bobigny ou encore Aubervilliers.

On ne mange plus du riz cantonais

Au-delà des élèves, c’est toute la communauté chinoise qui est vue d’un mauvais œil depuis quelques semaines. Les chinois exerçant dans le domaine de la restauration par exemple, voient certains de leurs clients éviter leur adresse désormais. L’AFP rapporte le cas de cette jeune vendeuse d’origine asiatique qui a  été vexée par un couple. Celui-ci a refusé de se faire servir par elle avant de lui dire de retourner dans son pays. D’abord choquée, la vendeuse a fondu en larmes.

Et les médecins ont beau répéter qu’on ne peut pas attraper le virus en ouvrant un colis venu de Chine, en croisant un Chinois dans la rue ou en mangeant du canard laqué au riz cantonais, les gens continuent de prendre leur distance.

Un hashtag pour dissocier Chinois et coronavirus

Face à la multiplication des témoignages et pour dénoncer les amalgames à l’endroit des personnes asiatiques, le mot-clé #JeNeSuisPasUnVirus a vu le jour sur Twitter. Laetitia Chhiv, la présidente de l’Association des jeunes Chinois de France, qui soutient l’initiative, se désole que les Chinois soient assimilés au coronavirus. Comme les juifs ont été assimilés à la peste noire au Moyen âge, les homosexuels au Sida dans les années 1980 et les Africains à Ebola, il y a quelques mois.

Laetitia Chhiv dénonce par ailleurs les sketches d’humoristes très racistes et des titres choquants de la presse. Il y a par exemple le Courrier Picard qui a titré « Alerte jaune » avant de s’excuser.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.