Les syndicats de la RATP ont appelé à une nouvelle journée noire ce lundi 17 février 2020 contre la réforme des retraites. Mais ils n’ont pas été entendus par les salariés de l’entreprise. Cette faible mobilisation confirmerait un « essoufflement du mouvement » qui a peu de chances de reprendre par de nouvelles grèves, selon Rémi Bourguignon, spécialiste du dialogue social.
Tout roule à la RATP !
Promesse non tenue, pour les grévistes de la RATP. Quatre syndicats de l’entreprise – l’Unsa traction, SUD, FO et Solidaires – avaient appelé à un « lundi noir » contre la réforme des retraites, à l’ l’occasion de l’examen du projet du gouvernement dans l’Hémicycle de l’Assemblée nationale. L’appel n’a pas été suivi. Aucune ligne de métro ne sera fermée ce lundi et seulement sept seront perturbées.
Les difficultés de circulation ne devraient en effet concerner que les lignes 7, 6 et 13 (trois trains sur quatre), 2 et 4 (deux trains sur trois), 12 (un train sur deux) et 5 (un train sur quatre le matin et un train sur trois l’après-midi). Quant aux RER, lignes de bus et tramways, ils ne sont pas concernés par le mouvement.
« Rien n’a bougé du côté du gouvernement »
Pour Rémi Bourguignon, professeur de sciences de gestion à l’Université Paris Est Créteil, le faible nombre de grévistes lundi confirme un « essoufflement de la mobilisation » déjà bien engagé depuis janvier. Quant au secrétaire d’Etat aux Transports Jean-Baptiste Djebbari, il a indiqué dimanche sur BFMTV que « La grève reconductible telle que nous l’avons connue début décembre est effectivement terminée ».
Selon Rémi Bourguignon aussi, il sera impossible de revenir aux grèves massives de décembre et début janvier. « Les équipes sont épuisées et le mouvement, coûteux pour les grévistes, n’a pas démontré son efficacité, car rien n’a bougé du côté du gouvernement », justifie-t-il.
Mauvaise stratégie des grévistes ?
A défaut de pouvoir relancer les grèves, les organisations syndicales poursuivent les journées de mobilisation interprofessionnelle. La dixième se tiendra le jeudi 20 février, à l’appel de la CGT, de Force ouvrière, de la FSU, de l’union Solidaires ainsi que des organisations de jeunesse et étudiantes. Cette méthode créé des divergences au sein même de la RATP et suscite des critiques. « Si le blocage est quelque chose de très efficace, on en voit aussi la limite. Le mot d’ordre du retrait ne laisse aucun espace à la négociation », estime Rémi Bourguignon.