Chine : des dizaines de marques mondiales accusées de complicité dans l’exploitation des Ouïghours

Photomontage des logos de H&M, Nike et Calvin Klein.

 

Une coalition de 180 associations de défense des droits humains pointent la complicité de dizaines de grandes marques mondiales dans l’exploitation des Ouïghours en Chine. Sur le banc des accusés : Adidas, Amazon, Calvin Klein, Gap, H&M, Nike, Tommy Hilfiger et Zara, notamment.

Dans une lettre, publiée ce jeudi 23 juillet, une coalition de 180 groupes de défense des droits humains accuse des dizaines de grandes marques mondiales de complicité dans la répression de masse des Ouïghours en Chine. En effet, ces marques s’approvisionnent en matières premières de coton auprès d’usines qui utilisent le travail forcé de cette minorité musulmane. La coalition d’ONG déclare qu’environ un vêtement en coton sur cinq vendu dans le monde contient du coton ou du fil provenant du Xinjiang, où vivent majoritairement les Ouïghours. Aussi, la Chine reste le plus grand fournisseur de textiles en coton au monde, et 84% de la production de coton du pays provient du Xinjiang. « Il est pratiquement certain que beaucoup de ces marchandises sont entachées par le travail forcé », dénonce le groupe dans sa lettre.

« Quitter la région et mettre fin aux relations avec les fournisseurs locaux »

Selon les organisations, « Pratiquement toute l’industrie de l’habillement » repose sur « le travail forcé des musulmans ouïghours et turcs ». Elles ont cité précisément 38 entreprises qui commercialisent des produits liés au travail forcé de ces minorités en Chine. Parmi elles figurent Abercrombie & Fitch, Adidas, Amazon, Calvin Klein, Gap, H&M, Marks & Spencer, Nike, Patagonia, Tommy Hilfiger, Victoria’s Secret et Zara.

La coalition pense que la seule façon pour les marques de s’assurer qu’elles ne tirent pas profit de l’exploitation des minorités musulmanes de Chine est « de quitter la région et de mettre fin aux relations qu’elles entretiennent avec les fournisseurs qui soutiennent ce système mis en place par le gouvernement chinois ».

Les grandes marques se défendent

Réagissant à cette lettre, le groupe Nike a affirmé auprès de la BBC qu’il « faisait preuve d’une vigilance constante auprès de ses fournisseurs en Chine pour identifier et évaluer les risques potentiels liés à l’emploi de Ouïghours ou d’autres minorités ethniques ». Dans une déclaration rapportée par The Guardian, PVH Corporation, propriétaire de Calvin Klein et Tommy Hilfiger, a nié s’approvisionner en produits fabriqués au Xinjiang. Mais il assure qu’il mettrait fin à tous les liens commerciaux avec les usines et les moulins, et qu’il n’utiliserait plus le coton cultivé, dans le Xinjiang, au cours de l’année prochaine.

H&M a reconnu, lui, avoir conclu un partenariat indirect avec un producteur de fil opérant dans le Xinjiang, mais que l’entreprise réévalue actuellement son travail avec lui. Quant à Adidas, il a affirmé ne pas s’approvisionner au Xinjiang et avoir demandé à ses fournisseurs de ne pas le faire. Ces dernières années, le gouvernement chinois a rassemblé au moins un million d’Ouïghours, turcs et autres musulmans, et les a placés dans des camps de détention semblables à des prisons. Certains ont été envoyés dans des usines pour travailler avec un salaire faible, voire sans rémunération.

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