Après une carrière principalement tournée vers les domaines du renseignement et du spatial, le général Dominique Arbiol a pris le commandement de l’École de l’air, le 24 juillet 2020. Elle devient ainsi la première femme à ce poste, témoignant de la volonté de la France de féminiser de son armée.
Dans le même élan que l’administration et les entreprises privées, l’armée française se féminise avec le temps. Le général Dominique Arbiol est devenue vendredi la première femme à prendre la tête de l’Ecole de l’Air. Une promotion qui témoigne de la volonté de la France de féminiser ses troupes. « Je serai un peu plus observée, c’est une première », a déclaré Dominique Arbiol dans le Figaro. « Mais c’est une source de motivation supplémentaire. Les plafonds de verre tombent peu à peu », ajoute-t-elle alors qu’elle doit recevoir la ministre des Armées Florence Parly sur la base de Salon-de-Provence.
« Je n’ai jamais eu de difficultés à m’intégrer »
Le parcours du général Dominique Arbiol débute à Grenoble à l’École des pupilles de l’air. « En 1983, j’étais la première fille à intégrer l’École des pupilles de l’air en classe préparatoire. C’était une première, car, à l’époque, le ministre des Armées, Charles Hernu, avait décidé d’ouvrir au personnel féminin les classes préparatoires aux grandes écoles militaires. J’ai donc suivi ces classes pour intégrer l’École de l’air, mais il y avait des quotas et, malheureusement, je n’ai pas pu y être admise », explique-t-elle. Cela ne la décourage pas pour autant. Elle retente des années plus tard, via le concours interne de l’École militaire de l’air. Elle finit major de sa promo. Puis elle entre dans le renseignement.
Bien que la troupe soit encore très masculinisée, le général Dominique Arbiol croit qu’il y a de la place au niveau de l’armée de l’air pour toute femme qui se donne les moyens. « Je n’ai jamais eu de difficultés à m’intégrer. À partir du moment où vous avez les compétences, il y a peu de contestations sur votre place au sein de l’armée. L’Armée de l’air se base sur les expertises de chaque Aviateur et offre la possibilité au personnel féminin d’accéder à des postes à responsabilité », affirme-t-elle.
9% seulement des officiers généraux sont des femmes
S’il y a bel et bien des fenêtres d’entrée pour les femmes, il faut souligner que tout n’est pas aussi rose dans la Grande muette. Le taux de féminisation s’établit encore aujourd’hui autour de 15% mais varie selon les services. Il était en 2019 de près de 60% au sein du Service de santé des armées (SSA), contre 10% dans l’armée de Terre et 14% dans la Marine. L’armée de l’Air faisait figure de bonne élève avec 23% de femmes dans ses rangs.
Aussi, la proportion des femmes dans l’armée s’amenuise quand on monte dans les grades. Selon les derniers chiffres du ministère, 9% seulement des officiers généraux sont des femmes, avec là encore un record de 26% attribué au SSA, quand l’armée de terre plafonne à 1,2%. L’armée française se classe au quatrième rang mondial en termes de féminisation derrière ses homologues israélienne, hongroise et américaine.