Cent vingt personnalités ont appelé lundi le gouvernement français à imposer une taxe exceptionnelle sur les ventes d’Amazon et des « autres profiteurs de la crise sanitaire ». Cette taxe permettrait dans l’immédiat de financer les mesures de préservation de l’emploi et le fonds de solidarité pour les commerces de proximité.
Une mobilisation lors du Black Friday
Dans une tribune publiée sur Franceinfo, le lundi 16 novembre, des responsables politiques, des syndicats, mais aussi des libraires ou des éditeurs ont réclamé des mesures urgentes pour freiner la voracité d’Amazon en ces temps de crise économique et sanitaire. « La fronde qui monte partout en France doit encore s’amplifier, car le monde rêvé par Amazon est en totale contradiction avec la profonde aspiration à des vies décentes sur une planète vivable », écrivent les 120 signataires. Ils entendent se mobiliser « d’ici au 27 novembre prochain, date du Black Friday, pour montrer l’urgence de stopper l’expansion du géant du e-commerce avant qu’il ne soit trop tard ».
Cette tribune est portée par Attac et signée notamment par les syndicalistes Philippe Martinez (CGT), Benoît Teste (FSU), Nicolas Girod (Confédération paysanne), par des responsables associatifs (Jean-François Julliard, de Greenpeace France, ou Khaled Gaïji, des Amis de la Terre), mais aussi par de nombreux responsables politiques du PCF Fabien Roussel), de la FI (Jean-Luc Mélenchon) et d’EELV (Julien Bayou). « La crise du Covid devrait nous servir à repenser en profondeur nos modes de consommation et de vie sociale, pas à nous enfoncer dans un monde de surconsommation prédateur », insistent les auteurs.
Une ponction indispensable
Dénonçant les dégâts sociaux et environnementaux de l’entreprise américaine, ils considèrent que « pour faire face à l’urgence, une taxe exceptionnelle sur le chiffre d’affaires d’Amazon et des autres profiteurs de la crise est (…) indispensable ». Celle-ci « permettrait dans l’immédiat de financer les mesures de préservation de l’emploi et le fonds de solidarité pour les commerces de proximité ». Il s’agit également de prendre en compte les « revendications salariales » qui « sont balayées d’un revers de main » par Amazon, « grand gagnant de la crise ».
Macron promoteur du modèle Amazon
En outre, les 120 signataires accusent le président Macron de « dérouler le tapis rouge » au groupe américain, en « interdisant à tout le monde de vendre des produits non essentiels sauf… aux géants de la vente en ligne ! ». Ils estiment qu’« en faisant ce choix, le président dessine un monde d’après pire qu’avant. Celui d’un capitalisme sécuritaire dominé par les Gafa (Google, Apple, Facebook et Amazon, ndlr) ».