En recevant le célèbre artiste Salif Keita, la semaine dernière, Aliou Boubacar Diallo a évoqué la glorieuse Histoire de la grande Nation du Mali. Une façon pour lui d’interpeller ses compatriotes sur la nécessité de se mettre ensemble pour reconstruire rapidement ce pays déchiré par une crise multidimensionnelle depuis 2012.
Terre des glorieux empires médiévaux
Début janvier, Aliou Boubacar Diallo a eu une rencontre avec l’artiste Salif Keita pour partager son amour pour le Mali. A cette occasion, il a évoqué le glorieux passé de son pays. Le milliardaire a remis, à Salif Keita, un exemplaire de la pièce d’or Kankou Moussa réalisée en série limitée en 2010, pour célébrer le cinquantenaire de l’indépendance du Mali. Kankou Moussa fut l’un des plus grands « Mansa » (roi) de l’empire du Mali. Il régna de 1312 à 1332 sur ce royaume prospère fondé par Soundiata Keita.
Son règne correspond à l’âge d’or (apogée) de l’empire Mali, qui accueillait alors de nombreux érudits. Le Mali a également connu d’autres empires, comme celui du Sosso et du Ghana qui font la fierté des Maliens. Mais aujourd’hui, cette fierté nationale s’est considérablement émiettée à cause des conflits et de la division du pays.
« Le Mali n’a que trop souffert. Il est temps que cela cesse »
Il y a donc nécessité de reconstruire la nation malienne. Ce à quoi s’attèle Aliou Diallo, fondateur du parti ADP-Maliba (« Maliba » signifie d’ailleurs « Grand Mali »). Depuis son entrée en politique en 2012 – année de l’invasion terroriste – ce milliardaire travaille à rassembler les Maliens dans toutes leurs différences et diversités. Cette volonté constante de faire fi des querelles politiques lui a souvent valu le rejet de ses camarades de l’opposition. On lui a notamment reproché sa participation au Dialogue national inclusif (DNI) en décembre 2019 et son adhésion à la majorité présidentielle d’Ibrahim Boubacar Keita (IBK).
Aliou Diallo a expliqué qu’il s’agissait pour lui de rassembler tous ses compatriotes autour de la mère patrie malade à travers l’application des résolutions du DNI. Lors de son discours du nouvel an, il a réitéré ce besoin d’union par le dépassement de soi. « Le Mali n’a que trop souffert. Trop de souffrance dans nos villes, trop de souffrance dans nos campagnes et nos villages. Il est temps que cela cesse. Travaillons ensemble à bâtir le nouveau Mali dont nous rêvons tous. Ce Mali en paix, où les maliens vivent en sécurité. Ce Mali où le secteur privé est le principal moteur de croissance et de création d’emploi. Ce Mali où nos enfants ont accès à une éducation et un système de santé de qualité. Ce nouveau Mali est possible. Il est à portée de main. Mais il dépend de notre capacité à nous unir », a-t-il dit.
Un plan Marshall pour faire renaitre le Mali
En adoptant une telle posture politique, Aliou Diallo donne de lui l’image d’un homme politique au-dessus du lot. On ne s’étonne donc pas de le voir favori pour la prochaine élection présidentielle au Mali. Selon un sondage du cabinet bamakois Satix, réalisé en novembre 2020, le député de Kayes obtient 25,5% des intentions de vote au premier tour, juste derrière Soumaïla Cissé (26%) décédé en décembre dernier. S’il accédait au palais de Koulouba dans seize mois, Aliou Diallo pourrait mettre en place sa stratégie pour la réconciliation nationale. Il pourrait aussi déployer son ambitieux plan Marshall pour le Mali, qui devrait permettre un développement harmonieux de toutes les régions du pays. De là à penser que le Mali redeviendra cette puissante nation africaine qu’elle a été au Moyen âge ? L’avenir nous situera.