Le Premier ministre a vigoureusement attaqué ce mardi, la patronne du Rassemblement national (RN), la jugeant indigne d’assumer la charge présidentielle. Cette initiative témoigne de la fébrilité qui s’est emparée du camp d’Emmanuel Macron, à quelques mois de l’échéance de 2022 plus que jamais à portée du parti d’extrême droite.
La perspective d’un remake du second tour de la présidentielle de 2017 se rapproche inexorablement. Il faut par conséquent cibler son adversaire, quitte à l’attaquer frontalement. C’est ce à quoi s’est employé Jean Castex ce mardi sur les ondes de BFMTV. Selon le chef du gouvernement, l’éventualité de voir Marine Le Pen présidente de la France est tout simplement une catastrophe. Il en veut pour preuve la stratégie de la patronne du RN qui, sous ses airs sympathiques, cache une idéologie destructrice pour le pays. De fait, le Premier ministre promet de s’ériger en bouclier de la patrie contre la députée du Pas-de-Calais. Et à l’entendre, tous les partis se réclamant d’une tendance autre que celle de l’extrême droite devrait en faire de même.
La Gauche dans le collimateur
Jean Castex cite sans les nommer, les partis de Gauche dont certains responsables préfèrent jouer l’autruche plutôt que de s’engager contre le RN. Le leader de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon est notamment dans le viseur du Premier ministre pour avoir toujours refusé de choisir entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Une posture inacceptable, selon le chef de l’exécutif. Il n’admet pas que l’on puisse ne serait-ce que penser qu’entre le président de la République et la députée du Pas-de-Calais, c’est du pareil au même.
L’exécutif sous pression
Cette stratégie de diabolisation du RN par le camp au pouvoir n’est pas nouvelle. Elle constitue même un marqueur du quinquennat d’Emmanuel Macron. Et plusieurs de ses ministres s’y emploient parfois jusqu’à la caricature. C’est ainsi qu’il y a quelques semaines lors d’un débat télévisé avec Marine Le Pen, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, a revendiqué sans sourciller le fait d’être plus dur que son vis-à-vis. De quoi provoquer un tollé au sein de l’opinion politique nationale.
Pour beaucoup en effet, une telle déclaration revient à servir la soupe à une adversaire dont la perspective d’une victoire en 2022 est désormais tout sauf absurde. Car nombre de Français appréhendent de plus en plus l’hypothèse d’une Le Pen présidente. Et même si Macron et les siens refusent de l’admettre officiellement, les sondages créditant le président sortant d’une courte tête au second tour face au RN, sont un motif d’inquiétude pour l’ensemble de la classe politique.