Le rappeur invité aux universités d’été des Verts et des Insoumis est critiqué par le reste de la classe politique française pour ses textes et certaines prises de position polémiques.
Le député Rassemblement national (RN) de Moselle, Laurent Jacobelli le voit en symbole du « naufrage de la gauche ». L’essayiste féministe et pro-laïcité Caroline Fourest le peint en « intégriste ». Quant au journaliste Jean-Michel Apathie habitué des saillies anti-Macron, il le décrit comme accommodant vis-à-vis de la misogynie, de l’homophobie, etc.
Depuis quelques jours en effet, la polémique enfle au sein de l’opinion publique française au sujet de l’artiste Médine Zaouiche communément appelé « Médine ». Le milieu politique particulièrement est en ébullition depuis qu’il a été annoncé en « guest-star » de deux événements : la traditionnelle université d’été d’Europe Écologie-Les Verts (EELV) et celle de La France insoumise (LFI).
Personnage controversé
À travers ces deux sorties, le rappeur devrait marquer son engagement dans les questions politiques et de société, à l’image de sa musique et de ses sorties publiques. Problème, ses textes ne font pas que des heureux. Alors que Médine est réputé pour son offensive contre l’extrême droite, certains relèvent dans le discours de l’artiste né au Havre certaines dérives.
C’est le cas du titre « Don’t Laïk », dévoilé en 2015 dans lequel il multiplie les appels à la « crucifixion des laïcards comme à Golgotha » et « mets des fatwas sur la tête des cons ». Les détracteurs de Médine rappellent également certains gestes publics controversés de sa part, dont celui de la quenelle brandie comme antisystème en 2014.
Haro sur le baudet
« Un parti politique, c’est fait pour parler de la vie de gens, de leurs problèmes, et si possible de faire semblant d’y apporter des réponses. Mais inviter des gens sulfureux, qui crispent et divisent, c’est à la fois inutile et contre-productif. Cela vous fait une image détestable », fustige Jean-Michel Apathie sur Twitter, désormais rebaptisé X.
Les critiques n’en sont pas moins acerbes dans le cercle politique où la droite et l’extrême droite s’indignent de la tribune ainsi offerte au rappeur. «L’islamisme pour eux est une porte de sortie», indique Laurent Jacobelli au sujet de cette initiative de la gauche.
Alors que l’intéressé se joue de la levée de boucliers à son encontre, ses hôtes défendent son invitation. « Il porte des combats sur lesquels on se retrouve », rétorque Thomas Portes, des Insoumis, préférant mettre en avant les points de convergence de Médine avec son parti.